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Larme à l’œil et goutte au nezAllergies respiratoiresLes études les plus récentes montrent que 30% de la population est aujourd’hui touchée par la rhinite allergique… contre 3,8% en 1968. Une progression d’autant plus inquiétante que lorsque la rhinite se développe, l’asthme suit le mouvement.Trouve-t-on l’explication de la multiplication des allergies respiratoires dans un bouleversement génétique ? Peu probable en si peu d’années. Doit-on alors mettre en cause la pollution de nos villes, l’apparition de nouveaux allergènes, dans les produits d’entretien notamment ? L’hypothèse environnementale est en tout cas de plus en plus évoquée.
Tout le monde le sait aujourd’hui, les simulations réalisées par les spécialistes du réchauffement climatique prévoient d’ici à la fin du XXIe siècle des hivers plus doux et des étés plus chauds sur nos régions. Ces conditions météorologiques favoriseraient ainsi des saisons polliniques à la fois plus précoces et plus longues.
Comme si cela ne suffisait pas, des études épidémiologiques récentes confirment un lien entre la progression du nombre de pollinoses (en Français, rhume des foins) et la pollution atmosphérique.
Attention, pollens mutantsLes polluants d’origine industrielle (dioxyde d’azote, dioxyde de soufre, ozone…) modifient les pollens : la quantité d’allergènes présents dans un grain augmente et la détérioration de la paroi de ce grain facilite leur libération. Les pollens pollués sont ainsi dotés d’un potentiel allergisant beaucoup plus élevé. Un exemple ? Dans les années 1900, un pied d’ambroisie produisait 5,5 g de pollen. Aujourd’hui, il en produit 10 g.
Si la quantité de CO2 dans l’atmosphère continue d’augmenter dans les mêmes proportions, chaque plante produirait sans forcer 20 g de pollen d’ici 100 ans.