Chers voisins, comment allez-vous ?
Le « mal français » serait-il un mal universel ? Tous nos cousins européens sont confrontés aux mêmes réalités : vieillissement de la population, augmentation des dépenses… S’en sortent-ils mieux que nous ?
Il n’est pas si fréquent de trouver des points communs à l’ensemble des pays européens. L’assurance maladie en fait partie… qui l’eut cru ? En réalité, cette « communauté » repose d’abord sur un principe de base : l’assurance maladie est obligatoire et s’appuie sur un constat largement partagé : il faut serrer les boulons !
Ainsi, à coups de réformes plus ou moins violentes et profondes, tous nos voisins s’y sont mis. Sans faire un tour des 27, voici très sommairement comment fonctionnent ceux que l’on nous présente bien souvent comme des références…
Pays-Bas : priorité à la stabilisation des dépenses
Les Pays-Bas ont, dès les années 90, développé trois axes de réforme :
- concurrence entre les caisses publiques, transfert partiel des risques vers les assureurs, amorce de concurrence entre les offreurs de soins ;
- accès aux soins régulé par différents dispositifs : recours au même médecin généraliste pendant une durée minimale, contrôle de l’accès aux spécialistes, paiement d’une contribution proportionnelle aux revenus pour les soins infirmiers à domicile ;
- abandon de la prise en charge systématique des soins dentaires pour les adultes, des soins alternatifs homéopathiques, instauration d’une franchise annuelle généralisée…
Allemagne : régulation à tout crin
Le système allemand est fondé sur les principes d’une assurance professionnelle dans le cadre de l’entreprise et de la prévoyance sociale. L’assurance maladie est obligatoire au-dessous d’un certain seuil de revenus. Au-delà, on peut opter pour le régime légal ou pour une assurance 100% privée.
La loi de modernisation du système de santé, votée en
- l’incitation à la désignation d’un médecin traitant pour toute la famille ;
- le développement de la concurrence dans le secteur médical ;
- l’instauration d’une franchise trimestrielle de 10€.
Royaume-Uni : à la recherche de la qualité perdue
L e système est aux antipodes du nôtre. Entièrement administré par l’Etat et les collectivités locales, il repose sur :
- une couverture du risque maladie universelle, gratuite et uniforme, accordée sur un critère de résidence (les prestations des médecins généralistes et spécialistes sont gratuites mais il n’y a aucune liberté de choix) ;
- une participation des assurés aux frais pour les médicaments, les soins dentaires et ophtalmologiques.
Un budget par trop modeste, sans rapport avec la structure du système et la réalité des besoins a conduit aux débuts des années 2000 à lancer une grande réforme visant prioritairement à accroître les moyens mis à disposition du système hospitalier.