mots clé : Obésité, régimes, maladie, chirurgie bariatrique, prévention, IMC

Guerre au gras !

Frappe chirurgicale

Quand on a tout essayé, ou presque, il est de plus en plus fréquent de se voir prescrire une solution plus radicale pour échapper à l’obésité. La table est alors d’opération.

Le fait même que la Haute Autorité de Santé ait tout récemment réalisé une brochure d’information sur la chirurgie de l’obésité (téléchargeable sur www.has-sante.fr)  démontre que cette approche thérapeutique a désormais fait son entrée dans l’arsenal thérapeutique.

Encore faut-il s’entendre sur ce qu’est l’obésité et dans quels cas elle peut justifier une intervention chirurgicale. Le corps médical considère généralement qu’une obésité est sévère lorsque l’Indice de Masse Corporelle dépasse 35 (voir encadré p.23) et massive lorsque cet IMC atteint 40. On est loin des petits soucis de surpoids et des bourrelets disgracieux…

Agir, et agir vite

A ce stade, le risque de santé encouru est important - éventuellement vital - et il est nécessaire d’agir en faisant appel, selon les circonstances, à deux grands types de techniques chirurgicales.

On trouve d’abord les techniques qui réduisent la taille de l’estomac :

-       La pose d’un anneau gastrique ajustable qui diminue le volume de l’estomac et ralentit le passage des aliments, sans perturber leur digestion.

-       La suppression d’une partie de l’estomac (environ les 2/3) et, notamment, la partie contenant les cellules qui sécrètent l’hormone stimulant l’appétit (ghréline).

On trouve ensuite les techniques mixtes qui réduisent à la fois la taille de l’estomac et diminuent l’assimilation des aliments par l’organisme :

-       La pose d’un bypass gastrique, sorte de court-circuit d’une partie de l’estomac et de l’intestin (aucun organe n’est enlevé). Les aliments vont directement dans la partie moyenne de l’intestin grêle et sont donc assimilés en moindres quantités.

-       La dérivation biliopancréatique,  technique complexe qui permet de limiter la quantité d’aliments ingérés et l’assimilation de ces aliments par l’intestin (réservée aux patients avec IMC 50).

Toutes ces techniques fonctionnent parfaitement aujourd’hui. Attention cependant : la chirurgie bariatrique ne permet pas, à elle seule, de perdre du poids et de le stabiliser dans le temps. Elle n’est efficace qu’à condition de modifier ses habitudes alimentaires, d’augmenter son activité physique et d’être suivi médicalement, à vie. Mais, bon sang, ça vaut la peine !

Et après ?

Les différentes techniques chirurgicales permettent une perte de poids rapide, parfois spectaculaire mais ce résultat n’est possible durablement que s’il existe une large prise en charge des patients. « Pour être efficace, l’acte opératoire doit systématiquement être précédé et suivi d’un accompagnement très sérieux des patients » explique le Dr Dominique Branche, l’un des meilleurs spécialistes français de chirurgie bariatrique. Au sein du tout nouvel Hôpital privé de Marne-la-Vallée, près de Paris, il a ainsi réuni une équipe pluridisciplinaire (nutritionnistes, psychologues…) qui veille avec lui au suivi des patients. L’intégration de la prévention et des soins dans un même programme… on en rêvait, certains le font.