mots clé : Alzheimer, parkinson, sclérose en plaques, maladies neurologiques

Quand la mécanique se dérègle


Alzheimer, Parkinson, scléroses en plaques…

Aujourd’hui en France, près d’une personne sur dix est confrontée à une maladie du cerveau. Certaines « explosent » littéralement à mesure que la population vieillit mais restent, pour l’heure, mal expliquées.

Un peu noyé dans la kyrielle de journées nationales ou internationales consacrées à des thèmes de santé, le Neurodon, organisé par la Fédération pour la Recherche sur le Cerveau, ne bénéficie sans doute pas  de toute l’audience que le thème mériterait amplement.

Les maladies qui touchent les cellules nerveuses sont appelées à connaître dans l’avenir un développement d’autant plus spectaculaire que certaines d’entre elles sont principalement liées au vieillissement. Mais il serait bien hasardeux d’en conclure qu’il s’agit là d’une évolution inéluctable : d’une part parce que bon nombre de ces affections frappent également des sujets jeunes, d’autre part parce que la recherche médicale a permis de mettre au point de nouveaux traitements qui contribuent à améliorer la qualité de vie des malades, à défaut de pouvoir encore les guérir.

Sous les feux de l’actualité


Avec un plan spécial mis en place par le Gouvernement et des prévisions de progression de l’ordre de 120 000 nouveaux cas par an, la maladie d’Alzheimer est, depuis quelques mois, placée sous les feux de l’actualité. Et pour cause : elle représente aujourd’hui la principale cause de démence et de dépendance chez les personnes âgées. Due à des altérations spécifiques des cellules cérébrales dont l’origine est encore mal connue, la maladie se manifeste d’abord par de simples troubles de la mémoire récente avant d’altérer profondément les capacités intellectuelles des patients. Inéluctablement, la maladie évolue vers une impossibilité de communiquer avec l’entourage et d’effectuer les gestes les plus courants de la vie quotidienne.


La maladie de Parkinson se classe au troisième rang des maladies neurologiques (100 000 personnes en France), après la migraine et Alzheimer. Survenant généralement aux alentours de la soixantaine, elle est due à la dégénérescence des neurones dans une petite zone du cerveau. C’est cette zone qui gère la motricité en fabriquant normalement un médiateur chimique, la dopamine. Ce dérèglement altère progressivement les mouvements (tremblements, rigidités, lenteur des mouvements, marche altérée…). Si le handicap physique devient progressivement lourd, les capacités intellectuelles, quant à elles, sont en règle générale conservées. On sait aujourd’hui retarder l’apparition des signes les plus handicapants en compensant le défaut de dopamine et des méthodes de chirurgie de pointe permettent déjà de supprimer chez certains sujets les tremblements et la rigidité corporelle.

La sclérose en plaques, de loin moins médiatisée que les deux maladies « vedettes » que représentent les maladies d’Alzheimer et de Parkinson, est une affection due à une réaction anormale du système immunitaire contre la gaine de myéline des nerfs. Elle touche fréquemment des sujets jeunes et concerne environ 50 000 personnes qui souffrent de troubles divers (diminution de la force musculaire, paralysie des jambes…) par périodes de crise. De nombreuses thérapeutiques sont aujourd’hui mises au point et permettent déjà de prévenir ou réduire les poussées de la maladie, donnant d’autant plus d’espoirs aux patients qu’il existe de nombreuses formes de scléroses en plaques moins sévères.

Bien sûr, il existe beaucoup d’autres affections « neurodégénératrices » (Huntington, atrophie multisystématisée) dont la médiatisation est loin d’atteindre celles que nous avons rapidement décrites. Et puis, on l’oublie trop souvent, on compte parmi les maladies du cerveau des affections extrêmement répandues, comme l’épilepsie (500 000 cas) et aussi les accidents vasculaires cérébraux (AVC) qui font chaque année en France 50 000 morts…