Des générations entières d’enfants ont eu droit à
leur cure hivernale d’huile de foie de morue. Un goût innommable, mais des
vertus repérées dès le XIXe siècle et aujourd’hui portées au pinacle nutritionnel.
A juste titre.
Confinés
dans les villes, privés de soleil, mal nourris, bon nombre d’enfants du début
de l’ère industrielle ont souffert d’un mal étrange affectant leurs os, les
rendant fragiles, les déformant même : le rachitisme. Si celui-ci perdure
dans certaines régions du globe, il a presque totalement disparu chez nous. Les
carences en vitamine D qui en étaient la cause sont devenues exceptionnelles
chez nos enfants. Elles le sont moins chez les adultes et notamment chez les
femmes ménopausées et les personnes âgées, menacées par l’ostéoporose.
La vitamine exceptionnelle
Précieuse,
la vitamine D l’est à plus d’un titre. D’abord parce qu’elle est la seule
vitamine que notre organisme soit capable de fabriquer : il suffit pour
cela de lézarder un peu au soleil pour que notre peau la synthétise. Une vraie
vitamine de fainéant !
Ensuite parce qu’il est très simple de la trouver dans son alimentation quotidienne : même sans suivre à la lettre les conseils du PNNS, on devrait donc, en principe, s’en tirer sans grands efforts.
Patatras.
Plus la vitamine D fait l’objet d’attention de la part de la communauté
scientifique, plus on s’aperçoit que la situation est moins rose que cela. Pas
question de remettre en question ses bienfaits : au contraire, chaque jour
ou presque amène son lot de résultats d’études qui l’encensent. Protection
contre une multitude de cancers, prévention de la sclérose en plaques, de la
polyarthrite rhumatoïde, des maladies cardio-vasculaires ou du psoriasis
figurent parmi ses faits d’arme les plus remarquables. Des chercheurs Nord-américains
travaillent même sur l’hypothèse d’une action favorable de la vitamine D face à
la grippe A (H1N1). On ne prête qu’aux riches…