mots clé : vieillissement, grand âge, maladies dégénératives, démographie

Santé et vieillissement

Le grand boum du Mamy-Papy boom

Une petite fille sur deux qui naît en ce moment sera centenaire. Sa grand-mère, fringante pré quinquagénaire, vivra probablement jusqu’à 85 ans et son arrière grand-mère qui n’a guère que 75 ans, est bien partie pour atteindre 89 ans. Ca ne nous rajeunit pas !

Celles et ceux qui n’ont pas entendu parler du vieillissement de la population (pardon, de l’augmentation de l’espérance de vie) ces derniers temps vivaient probablement sur une autre planète. Bienvenue sur terre, car il s’agit probablement du sujet le plus brûlant de ce siècle encore flambant neuf, avant même l’incontournable réchauffement de la planète.

Sujet brûlant contre réchauffement : les pompiers politiques, économiques, sociaux et sanitaires sont aujourd’hui placés en alerte permanente. Hélas, on ne combat pas un brasier démographique en envoyant sur le front quelques escouades de canadairs et d’hommes décidés. En réalité, l’incendie démographique ne peut s’éteindre et, il va falloir faire avec.

Trop de vieux ou pas assez de jeunes ?

La nouvelle donne démographique est d’abord une bonne nouvelle. Non seulement nous gagnons en moyenne 3 mois d’espérance de vie chaque année, mais ce temps gagné est de qualité. Contrairement à certaines idées reçues, les frontières de la dépendance se sont déplacées avec celles de la vieillesse et les principales incapacités liées à l’âge se concentrent désormais vers 75 ou 80 ans. La barre était à 60 ou 65 ans au milieu du XXe siècle.

On a suffisamment parlé des difficultés que l’allongement de la durée de vie non active posait au système de retraite. Celles qu’auront à affronter les systèmes de soins et d’aides, actuels ou à venir, ne seront pas plus minces. Le nombre de pathologies déclarées augmente logiquement avec l’âge, particulièrement les pathologies chroniques. Au vieillissement sont surtout associées des maladies spécifiques qui altèrent la qualité de la vie : ostéoporose, dénutrition, atteintes sensorielles, troubles mentaux. C’est dans ce cadre à la fois enthousiasmant (plus de vie pendant plus de temps) et préoccupant (plus de dépendance pendant plus longtemps) que se met en place le nouveau Plan Alzheimer. Une sorte de symbole de volonté d’action et d’impuissance à agir.

Alzheimer,

Tsunami sanitaire et social

Un siècle après la publication du cas clinique d’Augusta D. par un certain Docteur Aloïs Alzheimer, on aura au moins compris quels sont les symptômes de cette terrible maladie qui efface de notre cerveau les événements, les lieux, les êtres et les gestes quotidiens qui ont construit notre vie personnelle, sociale et affective.

Aujourd’hui, on estime à plus de 850 000 le nombre de malades atteints d’Alzheimer et d’autres syndromes apparentés. Au bas mot, un demi million de plus qu’au début des années quatre-vingt-dix !

Selon le  Docteur Thierry Marquet, du service de médecine gériatrique de l’hôpital Charles Foix, on évalue à plus de 200 000 chaque année le nombre de nouveaux cas d’Alzheimer et il n’est pas exclu que l’on compte plus de 1,2 million de malades en 2020, plus de 2,1 millions en 2040. Le plan Alzheimer qui vient d’être élaboré suffira-t-il à absorber cette épidémie d’un genre nouveau ?