Farce génétique
Blondes, La dernière histoire ?
La fin annoncée des blondes revient périodiquement sur le devant de la scène des rumeurs. On se risque même à la dater et à la localiser : un peu après 2200, en Finlande. Quelle histoire !
Comme les rumeurs s’entretiennent à grands coups de « y a pas de fumée sans feu », le canular – car c’est un canular – de la disparition programmée de la blondeur sur la planète repose sur un constat pseudo scientifique.
En dehors des pays occidentaux, les cheveux blonds sont rares et ça ne devrait effectivement pas s’arranger. Alors, pour réussir le tour de passe-passe, il suffit de se livrer à un calcul apparemment incontestable. Aujourd’hui, la terre compte 6,5 milliards d’individus, dont environ 1 milliard en Afrique et 4 milliards en Asie. Parmi eux, peu de têtes blondes. En 2050, la population mondiale passera à 9 milliards. Chez les 2 ,5 milliards d’êtres supplémentaires, presque exclusivement du cheveu brun ou approchant ! Mécaniquement, les chances de rencontrer des coiffures ensoleillées vont donc aller en diminuant. De là à en annoncer l’extinction !
La blonditude, ça n’existe pas
Coupons court une fois pour toutes à la rumeur : la blonditude n’est pas une affaire de neurones… mais de gènes. Puisons donc nos références auprès d’une des sources les plus autorisées en la matière, le généticien Axel Kahn : « Pour être blond, il faut impérativement hériter de deux gènes commandant ce caractère ; l’un venu du père, l’autre de la mère ».
Si le « gène blond » n’est pas transmis en double exemplaire, alors les cheveux seront noirs, bruns, châtains, roux… mais jamais blonds !
La nature a horreur du vide et, sans y voir aucune relation, semble donc ne pas non plus beaucoup apprécier la blondeur : si elle a le choix entre un gène brun et un gène blond, elle sélectionnera toujours le brun, parce qu’elle considère la blondeur comme une anomalie. Hypothèse n°1 : une chevelure claire serait donc, en quelque sorte, une erreur…
Méfions-nous pourtant des apparences car en toute brune sommeille une blonde. Le gène blond, s’il est dominé (« récessif » disent les généticiens) se transmet et se conserve. Alors, un individu à la chevelure corbeau, ayant une mère blonde comme les blés et un père brun comme un geai sera, si l’on ose dire, « porteur sain » du gène blond et gardera une chance de le transmettre à son tour.