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Oublions la grippe H1N1…

Vaccination : à jour, toujours ?

D’accord, l’épisode de la Grippe A (H1N1) n’a pas vraiment servi la cause de la vaccination en général. Effet secondaire d’une communication mal ficelée ou dégât collatéral d’un principe de précaution mal appliqué? Un beau raté en tout cas.

On se souviendra longtemps de ces gymnases désespérément vides puis insupportablement bondés, puis à nouveau désertés. On se rappellera ces injonctions à l’injection, ces messages tantôt catastrophistes (virus serial killer) et tantôt lénifiants (simple « grippette »).

Et l’on n’oubliera pas de sitôt que notre formidable système de prévention rapprochée - formé de 55 000 médecins généralistes, de 2 500 pédiatres et de 22 000 pharmaciens – aura été négligemment laissé pour compte jusqu’à l’annonce du ressac  de la vague épidémique.

Chaque année, des millions de vies épargnées

Quelles que soient les suites de cette malheureuse affaire du virus A- H1N1, l’image de la vaccination n’y aura pas gagné, pas plus d’ailleurs que la conscience de sa protection. Au-delà des sommes et des énergies gaspillées, il s’agit probablement de l’échec le plus retentissant de la campagne.

Malgré le bon Docteur Jenner et la première vaccination contre la variole, malgré les travaux fondateurs d’une nouvelle médecine, réalisés par notre gloire nationale Louis Pasteur, cela fait quand même plus de deux siècles qu’il est périodiquement nécessaire de défendre l’idée même de la vaccination contre les vagues rémanentes de  rumeurs les plus délirantes…

Les maladies infectieuses tuent encore plus de 17 millions de personnes par an dans le monde. Certes, la lutte contre ces fléaux passe à la fois par une amélioration des conditions d’hygiène, l’amélioration des outils diagnostics, les anti-infectieux et par la généralisation des vaccins. Ceux-ci ont permis d’éradiquer ou de réduire l’incidence de nombreuses maladies.

Le diagnostic constitue une étape primordiale pour la lutte contre les maladies infectieuses. L'identification de l'agent en cause dans une maladie permet de proposer un traitement adapté, et plus cette étape sera précoce, plus le traitement sera efficace. L'amélioration des méthodes de diagnostic, en vue de les rendre plus fiables, plus rapides, plus faciles d'utilisation, fait partie des enjeux de la recherche sur les agents infectieux, surtout pour des maladies pour lesquelles la mise en place d'un traitement précoce est cruciale.

De moins en moins automatiques…

Si l’on soigne de mieux en mieux et de plus en plus tôt, on assiste aussi à l’émergence ou à la réémergence de nouvelles maladies en liaison avec les changements de mode de vie et avec l’adaptation des microbes aux traitements mis au point à la fin du XXe siècle.

Cette faculté d’adaptation de nos charmants petits microbes à certains traitements pose évidemment un vrai problème de priorités. C’est pourquoi la prévention passe presque systématiquement désormais par la case vaccination, au détriment d’alternatives jugées moins fiables.