En réalité, on croule sous les initiatives. Depuis deux ans, la Ministre de la Santé a signé en grandes pompes des « engagements nutritionnels » avec des villes, les plus grands groupes industriels  de l’agroalimentaire et les principaux acteurs de la grande distribution.

Les acteurs économiques aux fourneaux

Que les villes se jettent dans le grand bain nutritionnel est une excellente démonstration de l’implication citoyenne que nécessite le traitement des grandes causes de santé publique. Que les entreprises de l’agroalimentaire et de la distribution décident, non pas de leur emboîter le pas mais quasiment de leur damer le pion est plus surprenant. Car ces géants de l’économie ont, non seulement accepté avec humilité de décorer tous leurs outils publicitaires avec des avertissements sanitaires au look pas très attrayant, mais de révolutionner véritablement leur approche, leur discours et parfois la composition même de  leurs produits dans le secteur alimentaire. Celui-ci s’engage ainsi à ne plus diffuser ses spots télévisés aux heures où l’on sait les enfants seuls devant le petit écran. Celui-là recompose entièrement sa gamme de produits en marque propre, les « grands Satan » de la restauration rapide règlent leur compte aux acides gras trans.

Bref, il y a tant d’initiatives que l’on se demande comment les instances un peu solennelles et lourdes chargées d’attribuer le sésame PNNS vont pouvoir répondre à toutes les sollicitations qui leur sont faites.

Cette révolution des palais prouve au moins une chose : si les exigences des consommateurs rejoignent les préoccupations de santé publique, on arrive toujours à trouver des terrains d’entente avec les acteurs économiques. Lorsque la loi de l’offre et de la demande tranche en faveur de l’intérêt commun, il n’y a pas lieu de se plaindre !

Engagez-vous, rengagez-vous…

17 entreprises du secteur de l’agroalimentaire ou de la distribution ont à ce jour signé un « engagement nutritionnel » avec le Ministère de la Santé dans le cadre du Plan National Nutrition Santé.

Si ces groupes font figure de pionniers, ils font aussi un peu figure de martyre car les contraintes qu’ils s’engagent à respecter sont fortes (voire même excessives).

Le label PNNS est sans doute l’un des plus exigeants dans l’univers des marques. A tel point d’ailleurs que bon nombre d’enseignes ont décidé de construire leur propre programme en franc-tireur. On ne s’en offusquera pas : aujourd’hui, pas un acteur du secteur ne peut se permettre d’ignorer les nouvelles normes nutritionnelles, notamment dans les rayons des premiers prix dont la qualité doit impérativement être correspondre au niveau d’exigence du marché.

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