Comme il n’est pas très charitable de se réjouir du malheur des autres, mieux vaut se concentrer sur nos propres turpitudes. Que nous disent les experts ? Comme d’habitude, que notre consommation de fruits et légumes reste insuffisante : 42,8 % des adultes consomment quand même au moins 5 des fameux fruits et légumes quotidiens mais on constate de fortes disparités en fonction du sexe et de l’âge. Pour avoir une bonne note à l’examen PNNS, mieux vaut être une femme âgée qu’un homme jeune (on passe de 20,9% de « forts » consommateurs chez les hommes de 18-29 ans à 61,3 % chez les femmes de la tranche 55 – 74 ans). C’est chez les juniors que la situation sanito-maraichère est la plus préoccupante. Seuls 20 % des enfants âgés de 3 à 17 ans atteignent le repère PNNS pour les fruits et légumes, sans différence selon l’âge et le sexe.

Le p’tit dej en rattrapage

Sur les fruits, on se sentait bien un peu coupable, mais, au rayon des féculents, on se croyait irréprochables : pas de pain, pas trop de pâtes, du riz avec modération. Des modèles ! Eh bien, patatras, on avait tout faux : des féculents, on n’en mange pas suffisamment non plus…

Chez les adultes, la consommation de pain a baissé entre 1999 et 2006, et on note même une diminution de la consommation totale des féculents (de 11 %) chez les enfants de 11 à 14 ans.

Alors, dans quelle matière progressons-nous ? En p’tit dej ? Peut-être… et encore, on se découvre encore des faiblesses coupables. Si 80% des enfants prennent leur petit déjeuner en famille (c’est mieux), la composition de ce premier repas de la journée est loin d’être satisfaisante.

Le p’tit dej de 2008 n’a plus grand-chose à voir avec la traditionnelle version « continentale » à base de café/thé/tartines. Et nos kids lui préfèrent de loin une formule composée de céréales en flocons et d’un produit laitier (d’après le CREDOC, 25% des petits déjeuners aujourd’hui). On est encore loin du compte puisque seuls 16% des petits déjeuners des enfants rassemblent les trois composantes recommandées par le PNNS : au moins un produit céréalier, un produit laitier et un fruit ou jus de fruit.

Allez, c’est dit : avec nos enfants (si l’on en a) ou sans eux (en attendant d’en avoir), prenons une seule bonne résolution tenable en ces temps de rentrée. Le matin, un bon p’tit dej en famille. Pour les autres résolutions, il reste le nouvel an (encore !), l’anniversaire du petit dernier (déjà !)… ou le pépin de santé (aïe !).

Les malades de l’ultra-sain

L'anorexie et la boulimie sont des troubles graves mais aujourd’hui bien connus. On sait moins que manger trop sain (du moins en avoir l’obsession) peut aussi mener à de graves problèmes de santé ! Cette maladie, baptisée « orthorexie » (du grec «orthos», qui signifie juste, et «orexis», appétit), est pourtant en nette augmentation.
Les orthorexiques refusent d'ingérer des aliments qui leur semblent mauvais ou malsains. Ils retirent progressivement de leur régime alimentaire le sucre, puis les produits laitiers, la viande rouge et enfin les hydrates de carbone, se privant ainsi de nombreux nutriments essentiels au corps. Au fait, vous avez peu de risque d’accueillir un orthorexique à votre table, il se méfie des choix alimentaires des autres et n’a quasiment plus de vie sociale…

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