Prévention tertiaire, chouchou des années 2010

Même avec une hygiène de vie irréprochable, des dépistages à la précocité exemplaire, il arrive que l’on tombe malade ; et parfois gravement.

L’arsenal thérapeutique à notre disposition ne cesse de se renforcer mais le nombre de malades chroniques augmente proportionnellement à leur espérance de vie. Bonne nouvelle, incontestablement, mais qui nécessite que ces malades apprennent à vivre – voire à domestiquer – leur maladie, à en connaître les signes d’alerte, les gestes à effectuer. Sans devenir des « experts » de leur pathologie, les malades chroniques et en ALD peuvent s’avérer être d’excellents auxiliaires de santé et participer pleinement au protocole de soin mis en place pour eux, avec eux.

« L'éducation thérapeutique du patient » (ETP)  est désormais une approche reconnue et codifiée. Elle concerne évidemment au premier chef le patient lui-même, mais également son entourage (les parents d'enfants porteurs d'affection chronique, les proches…). Tous, comprenant mieux la maladie, coopèrent avec les soignants et la qualité de vie s'en trouve souvent améliorée.

Maladie : vivre avec mais aussi la contenir

Le malade acquiert et maintient les ressources nécessaires pour organiser au mieux sa vie avec la maladie. L’éducation thérapeutique du patient vise donc  à rendre celui-ci plus autonome par l’appropriation de nouveaux savoirs.

Progressivement, il prend en charge son changement de comportement, non seulement à l’occasion d’événements particuliers (initiation du traitement, modification du traitement, incidents intercurrents), mais aussi, plus généralement, tout au long du projet de soins, de façon à ce qu'il puisse disposer d’une qualité de vie acceptable pour lui. Le patient devient le premier acteur de ses soins.

Cependant, l’ETP ne vise pas seulement à aider les patients à mieux vivre avec leur maladie. Elle cherche également à limiter sa progression et éviter la survenue de complications en responsabilisant le patient grâce à des compétences acquises dans un véritable "programme" d’éducation thérapeutique.

On l’a compris, tout ceci doit se dérouler dans le cadre d’une démarche structurée et planifiée qui fait appel, en arrière plan, à des théories issues des sciences sociales et humaines (psychologie de la santé, sociologie, etc.), à des niveaux de conception, de mise en œuvre et d’évaluation.

L’Education thérapeutique du patient deviendra-t-elle la panacée face à la croissance des affections chroniques ? Bien sûr que non ; mais elle s’inscrit désormais dans une trajectoire préventive innovante qui place la personne au cœur de la gestion de sa propre santé en y impliquant l’ensemble de la chaine de soin.

Professionnels de santé, malades, même combat ! En ces temps troublés, un slogan qui devrait en tout cas faire l’unanimité.

Education thérapeutique du patient

Un jeu d’enfant ?

Même si l’Education thérapeutique du patient (ETP) commence à devenir une discipline reconnue et codifiée,  elle a d’abord des répercussions très simples sur la vie quotidienne.

Par exemple, il peut s'agir d'enseigner les gestes à réaliser chez un patient asthmatique : mesure du souffle, recours à des médicaments spécifiques, appel du médecin en fonction de signes d'alerte précis etc., ou chez un sujet diabétique : contrôle de la glycémie, adaptation des doses d'insuline etc.

Lorsque ces compétences sont acquises par un enfant porteur d'une pathologie chronique, il peut être utile de les porter à la connaissance du milieu scolaire qu'il fréquente dans le cadre du Projet d'Accueil Individualisé.

Maladies chroniques

Dans l’œil du cyclone budgétaire

Du côté des autorités sanitaires, on aimerait que nous nous soignions mieux. Altruisme et grandeur d’âme sans aucun doute, mais nos édiles  savent aussi bien manier la calculette que les bons sentiments.

La hausse des dépenses maladie ne peut qu’être contenue mais elle est inévitable. La prise en charge des patients souffrant d’affections de longue durée (diabète, cancer…) représente aujourd’hui plus des 2/3 des dépenses et 90% de leur progression et le nombre de ces « bénéficiaires » progresse mécaniquement de 4% par an.

Polémique en vue

Et les associations de malades ?

Sur le papier, tout va bien. Une définition de l’Education thérapeutique acceptée par tous, un décret publié au début du mois d’août… mais point de textes sur les actions d’accompagnement, point de consultation des associations de patients sur leurs propres programmes. Celles-ci s’étonnent d’être laissées à l’écart après avoir été beaucoup sollicitées dans la rédaction des différents rapports sur lesquels le ministère s’est appuyé.

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