En fait, c’est parce que l’on trouve à la vitamine D des vertus encore insoupçonnées il y a quelques années seulement que l’on prend conscience du déficit dont nous souffririons en la matière.

Le sujet fait certes encore un peu polémique au sein du corps médical mais, près de 70% de la population française manqueraient de vitamine D et ne pourraient ainsi bénéficier réellement de toutes ses vertus protectrices.

Déficit n’est pas carence

La vraie querelle de spécialistes qui fait rage depuis plusieurs mois porte à la fois sur l’évaluation de l’apport optimal en vitamine D et sur la nécessité de recourir à une supplémentation si celui-ci est insuffisant.

Démonstration du débat, un peu surréaliste pour le citoyen de base : l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) préconise un apport de vitamine D de 5 microgrammes par jour pour les adultes ainsi que pour les enfants et adolescents de 4 à 19 ans ; de 10 microgrammes par jour chez les enfants de 1 à 3 ans, les personnes âgées et femmes enceintes ou qui allaitent. Vous n’avez rien compris ? Pas de problème car l'Afssa précise que la vitamine D ne constitue un nutriment indispensable que pour les sujets s'exposant très peu au soleil.

Un nombre croissant de chercheurs a pourtant tendance à préconiser une augmentation de ces apports recommandés. Et ils ne font pas toujours dans la nuance. Dès 2007, la Société canadienne du cancer était allée jusqu’à recommander,  pour les adultes, un supplément de 40 microgrammes chaque jour : 8 fois plus que ce préconise l’Afssa chez nous !

La guerre très vitaminée à laquelle on assiste permet au moins, sinon de trancher, du moins de prendre conscience de la différence sémantique existant entre déficit et carence… Déficit = risques limités. Carence = risques avérés.

Un os à ronger

Au-delà des rivalités de chapelles et des luttes intestines, il a au moins été démontré - sans aucun doute possible - que la vitamine D joue un rôle essentiel dans la construction osseuse.

Pour les deux tiers environ, la vitamine D est synthétisée par l'organisme grâce à l'action du soleil sur la peau. Elle est alors véritablement stockée au niveau du foie, du muscle et du tissu gras pour être utilisée au cours de l'hiver. Sa mission consiste alors à favoriser la capacité d'absorption du calcium et du phosphore par l'intestin.

Si l’on ne craignait pas de se mettre à dos tous les dermatologues de France et de Navarre, le conseil à donner serait simplissime : mettez-vous au soleil vingt minutes par jour aux alentours de midi pendant la belle saison et vous aurez fait le plein de vitamine D pour l’année.

Recommandation irresponsable face à l’inquiétante progression du nombre de cancers cutanés… et recommandation vaine à l’endroit des populations habitant les zones peu ensoleillées. Bienvenue chez les Ch’tis du Nord du Globe ! A contrario, plus la peau est noire, moins l’apport en vitamine D est important et plus l’exposition devrait alors également être prolongée. Mauvais plan.

Sans devoir réenfiler notre tee-shirt par-dessus une double couche de crème solaire, n’oublions donc pas que la vitamine D provient également de l'alimentation. On la trouve dans les poissons de mer gras, la fameuse huile de foie de morue, le jaune d'œuf, mais aussi (bien qu’un peu moins) dans les abats, certains pâtés et champignons.

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