Knit branchouille ou tricot franchouille ?

Les  créatrices et créateurs de bijoux amateurs ne sont pas en reste. Les bracelets, les colliers et les bagues réalisés au point de croix et portés désormais par les « people » les plus en vue, s’inspirent parfois de façon éhontée de modèles simplement récupérés sur Internet !

Loin de la « knit party » (réunion tricot) branchée et du « Knit Café » new-yorkais, les Françaises ont la possibilité de se former au maniement des aiguilles, pour presque rien dans les nombreux clubs qui se sont créés un peu partout au cours de ces dernières années.

Avec beaucoup plus d’ambition  - et de moyens financiers, disons-le - on peut également bénéficier d’une véritable formation en assistant à une session de l’école de broderie d’art Lesage, installée à Paris sur le lieu même des prestigieux ateliers (budget minimum, 1 200 euros…).

A l’instar de la plupart des activités manuelles, les « travaux d’aiguille » (comme on disait jadis), sont un efficace « déstressant » (comme on dit aujourd’hui). La petite touche artistique qu’on peut y mettre grâce à son talent personnel et aux nouveaux matériaux apparus sur le marché est un atout incontestable.

Le maniement des aiguilles et du crochet n’a pas de sexe et les hommes sont, paraît-il, de plus en plus souvent les bienvenus dans les clubs et les salons.

L’exception confirmant la règle, la virtuosité tricotée, brodée ou crochetée reste cependant encore très majoritairement conjuguée au féminin. Comme il ne s’agit probablement pas de l’enjeu le plus sensible dans le vaste débat sur la parité hommes/femmes, on peut sereinement le confirmer sans avoir à le déplorer.

Alors, Mesdames, à vous de continuer à jouer : les sommets de la mode sont encore à portée de votre main…

Débranche !

Comme la plupart des activités manuelles, les travaux d’aiguille sont un excellent « déstressant » et leur dimension artistique contribue incontestablement à faire de la broderie, de la dentelle ou du tricot un élément d’équilibre et de calme précieux dans des vies qui en manquent souvent. Mais bon : une fois les poncifs des difficultés de la vie citadine égrenés comme un chapelet de vaines revendications, il faut se rendre à l’évidence : un chandail 100% fait main ne suffit pas toujours à réchauffer les âmes en peine !

Au-delà du plaisir de « faire sans y penser » que bon nombre de travailleuses acharnées voient comme un réconfort, les véritables motivations des crocheteuses et tricoteuses de tout poil se situent plus prosaïquement à deux niveaux : l’économie financière réalisée et l’originalité de l’objet fabriqué. La véritable touche du créateur avec le budget de Diogène…

Ces fameux travaux d’aiguille peuvent également se révéler être des alliés précieux de l’arsenal thérapeutique lorsqu’ils se pratiquent dans le cadre de rééducations fonctionnelles nécessitées par certains accidents corporels ou vasculaires cérébraux bénins. Le « tour de main » prend alors un sens plus profond, et d’avantage encore lorsqu’il s’agit de maintenir à un niveau physique et intellectuel acceptable des personnes âgées ou frappées par certaines maladies neurologiques. On s’est un peu éloigné des spot lights de la mode…

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