Le rôle de l’hygiène en matière de santé publique est d’autant plus important que – on l’aura aisément remarqué - nous vivons de plus en plus en collectivité. Métro, boulot et même dodo sont autant d’occasions de transmettre ou d’attraper les rhumes, grippes, bronchites et bronchiolites qui font la mode automne-hiver de nos maladies saisonnières.

Ni aviaire, ni porcine, notre bonne vieille grippe « traditionnelle » frappe, selon les années, entre 1 et 7 millions de personnes en France avec, à la clé, plusieurs milliers de décès. La bronchiolite, maladie particulièrement répandue chez les petits enfants aura touché 460 000 nourrissons l’année dernière : 30% d’entre eux !

Qui a pleinement conscience que le seul lavage des mains ou l’utilisation de mouchoirs jetables pourraient à eux seuls générer d’importantes économies de souffrances... et d’argent ?

Verres à dents contre verres à pied

D’accord, le constat ne s’impose pas forcément comme une évidence, mais l’hygiène gagne quand même chaque jour du terrain. Plus souvent pour des motivations d’intégration sociale que sanitaires, mais il ne faut pas non plus jouer les difficiles !

Si l’usage du verre à pied pendant le repas ne pose pas de souci, celui du verre à dents immédiatement après est pourtant beaucoup moins systématique.

Alors que les autorités sanitaires et les industriels de l’hygiène bucco-dentaire rivalisent de programmes pédagogiques et de publicités préventives, les progrès dans le domaine ne sont pas fulgurants. 1,8 brosse par tête utilisée en 2008 contre 1,3 en 2000.

A cette vitesse, il faudra attendre plus de 40 ans pour parvenir au rythme recommandé de 4 brosses annuelles. Cela promet encore de beaux jours aux caries, sauf si la grande mode des dents émaillées people au blanc étincelant continue sa percée : la principale chance de l’hygiène relève en partie du marketing de la beauté…

L’hygiène de vie et la vraie vie

Aujourd’hui, même si la partie est encore loin d’être gagnée, l’hygiène ne se limite plus à la propreté des corps, tant s’en faut. Chaque jour, on entend parler d’hygiène de vie, d’hygiène alimentaire. Une preuve supplémentaire en tout cas que la santé commence véritablement à être perçue globalement et qu’il ne s’agit plus de la découper en petites tranches d’existence, en séquences autonomes.

Mais, avoir une bonne hygiène de vie, qu’est-ce que cela signifie ? Est-ce vraiment la vie rêvée des intégristes de la santé ? Une vie sans excès ni à-coups, tout entière faite d’exercice physique doux et régulier, d’alimentation saine et diversifiée, de vie familiale et sociale harmonieuse ? Pas de gras, pas de tracas, pas de tabac, au lit à 21 heures et rendez-vous dans cent ans ? Quelle tristesse !