Les chiffres et les lettres

La dysorthographie est aujourd’hui essentiellement étudiée chez les enfants atteints de dyslexie. Si certaines dysorthographies  pourraient ne pas être associées à un trouble spécifique de la lecture, la littérature scientifique n’en a pas encore rendu compte. L’INSERM, qui a publié en 2008 une expertise collective sur les troubles des acquisitions scolaires, suggère fortement de promouvoir de nouvelles études. On ne dispose d’ailleurs d’aucune réelle indication sur la prévalence de la dysorthographie (n’en déplaise à notre excellent confrère François de Closets…).

Quant aux enfants atteints de dyscalculie, ils ont une mauvaise appréciation de la notion de dénombrement et sont alors incapables d’acquérir le socle sur lequel reposeront tous les principes arithmétiques ultérieurs. Si l’on ajoute à cela des difficultés énormes de mémorisation  des tables d’addition et de multiplication, on mesure leur calvaire quotidien lors de la période d’apprentissage !

De la parole au geste

La dysphasie est un trouble spécifique du développement du langage oral. Plus ou moins sévère, elle peut se caractériser par des paroles indistinctes, des troubles de la syntaxe, un discours peu ou mal construit, une compréhension partielle du langage oral. On voit des enfants qui parlent mal, tard et dont les troubles retentissent inévitablement sur les apprentissages scolaires classiques, dans lesquels le langage demeure le levier majeur de la transmission du savoir.

La dyspraxie est, elle, souvent qualifiée de « handicap invisible ». Caractérisée par un trouble de l’organisation du geste, elle n’est pas toujours repérée en tant que telle car ses manifestations en sont souvent banalisées et mal comprises, mises sur le compte, au mieux de la paresse, au pire d’un handicap intellectuel ! Pourtant, écrire pour un dyspraxique représente un effort hors du commun. Entièrement concentré sur le geste de l’écriture, il ne peut en même temps concevoir, organiser, développer, synthétiser et, bien entendu, prêter la moindre attention à l’orthographe…

Alors, les dys, combien de divisions ? Beaucoup, beaucoup plus qu’on ne le croit généralement puisque l’on considère qu’environ 6 à 8% d’entre nous seraient concernés par ces « troubles spécifiques du langage et des apprentissages ». Au minimum, 4 millions de personnes touchées dont 600 000 sévèrement.

Ecole

Dys + dys = zéro

Pauvre école et pauvres instits… Ils sont bien souvent rendus responsables de tous les maux de notre société. En l’occurrence, s’il est un lieu et un moment de l’apprentissage de la vie qui permettent de repérer l’existence des « dys », c’est pourtant bien l’école. Les instituteurs sont évidemment les mieux placés pour repérer les symptômes de la dyslexie et de la plupart des autres troubles spécifiques ou associés. Généralement, ils font part aux parents des difficultés d’apprentissage dont semble souffrir l’enfant et leur conseillent de consulter un orthophoniste qui réalisera un premier bilan et entamera si besoin est la rééducation.

Orthophoniste

Capitaine d’équipe[s]

Après qu’une dys a été diagnostiquée, la prise en charge individuelle est systématiquement proposée. Effectuée par l’orthophoniste, véritable colonne vertébrale du système, la rééducation comprend un nombre de séances aussi fréquent que la sévérité des troubles le nécessite.

Si l’orthophoniste est au centre du dispositif de diagnostic et de prise en charge, la participation de bien d’autres spécialistes s’avère souvent nécessaire. En pratique, plus le déficit est sévère, plus sa prise en charge devra être pluridisciplinaire et nécessitera un lien fort entre l’équipe soignante et l’équipe éducative.

Qui contacter ?

-APAJH (Fédération des associations pour adultes et jeunes handicapés) www.apajh.org

- FLA (Fédération française des troubles du langage et des apprentissages) www.federation-fla.asso.fr

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