Quitte à jouer les rabat joie, les professionnels de la prévention nous rebattront les oreilles de leur litanie sanitaire… et nous savons qu’ils ont raison ! La durée de notre destin est en partie entre nos mains.

Prenons un seul des thèmes fétiches de notre éducation à la santé : l’activité physique. C’est aussi une valeur phare de notre CAC 40 sanitaire intime. 30 minutes d’activité physique modérée réduiraient de 30% la mortalité globale. C’est énorme ? Oui, mais c’est vrai… réduction de 50% du risque coronarien en prévention primaire et effets métaboliques en pagaille (progression du « bon » cholestérol, amélioration de l’action de l’insuline, réduction du risque de thrombose, prévention du surpoids et de l’obésité). Et des effets liés à une toute simple activité physique, il en reste à la pelle : effets cancérologiques (protection contre le cancer du colon, du sein et de l’endomètre), effets psychologiques (meilleures tolérance aux contraintes professionnelles et psychosociales), effets sur le vieillissement (amélioration de la capacité fonctionnelle chez les sujets âgés).

Notre capital santé est fait pour être dépensé. Inutile de nous presser. Il existe suffisamment d’éléments extérieurs susceptibles de provoquer un krach dans notre Bourse santé personnelle pour chercher à en profiter le plus longtemps possible…

Infarctus : la preuve par 9

Selon les résultats de l’étude Inter-Heart, neuf facteurs de risques expliquent 90% des infarctus :

  1. Hypertension artérielle
  2. Tabagisme
  3. Diabète
  4. Obésité abdominale
  5. Stress
  6. Consommation excessive d’alcool
  7. Apport quotidien insuffisant en fruits et légumes
  8. Manque d’exercice physique
  9. Cholestérolémie élevée

Conclusion : la fréquence d’infarctus sans facteur de risque (la célèbre « faute à pas de chance ») est très faible.

Alimentation et cancer, lien ou pas ?

On constate une augmentation régulière du nombre de cancers, due en partie à une politique de dépistage plus efficace et à l’allongement de la durée de la vie.

L’alimentation est souvent évoquée, soit comme facteur déclenchant, soit au contraire comme arme préventive. S’il n’est pas toujours possible de tirer des conclusions définitives sur le rôle de nos habitudes alimentaires (qui doivent être rapprochées d’une hygiène de vie plus globale), il est cependant démontré que certains aliments favorisent l’apparition de cancers. La vedette, loin devant  les nitrosamines (présentes dans les charcuteries) ou les benzopyrènes (substances présentes autrefois dans les aliments fumés), est sans conteste l’alcool, encore responsable en France de 7 à 10% des cancers (bouche, langue, gorge, œsophage et foie particulièrement).