Femmes douillettes et hommes lavettes ?

La très officielle et reconnue Société Française d’Etude et de Traitement de la Douleur (SFETD) a livré, il y a presque deux ans déjà, un sacré scoop en matière de douleur et d’idée reçue : les femmes ont plus souvent mal que les hommes…

Attention, machistes revanchards, cela ne signifie pas qu’elles sont « douillettes », mais qu’elles sont effectivement plus fréquemment exposées que les hommes à la douleur. Cette différence, liée au genre (et pas au caractère !) commence à émerger dès l’adolescence et se poursuit ensuite dans la vie adulte.

La SFETD met en évidence une fréquence, une intensité et une durée des douleurs plus élevées chez les femmes que chez les hommes. C’est le cas par exemple pour les céphalées de tension, la migraine, les douleurs musculo-squelettiques.

Les femmes font en outre probablement preuve de davantage d’honnêteté – ou du moins de spontanéité – dans l’expression de leur douleur.

« Douillettes » ou pas, les femmes sont exposées à des douleurs auxquelles la simple appartenance à leur sexe les condamne inévitablement. Passons sur la migraine qui, sans être une maladie hormonale, les concerne très majoritairement (les trois-quarts des migraineux sont… des migraineuses) mais il est aussi des douleurs que les hommes ne connaîtront jamais : celles de l’accouchement par exemple.

Les soins palliatifs sont d’abord des soins

Avec la fièvre et la fatigue, la douleur est un des premiers motifs de consultation médicale en France. On pourrait égrener à l’infini les chiffres qui justifient la priorité que le traitement de la douleur réclame, notamment dans le domaine si important - mais si mal nommé -  des « soins palliatifs ». Ceux-ci ne sont pas, comme on continue à le croire trop souvent, uniquement les soins qui sont dispensés lorsque tout a été tenté et qu’il faut accompagner une personne vers sa mort. Plus largement, les soins palliatifs visent bien sûr à soulager la douleur physique, mais également à apaiser la souffrance morale de la personne malade et à soutenir son entourage.

La Fondation de France, dont on connaît le rôle d’éclaireur social depuis 40 ans, s’est engagée dans le combat pour les soins palliatifs dès le début des années quatre-vingt. Non seulement elle est la seule fondation à avoir mené une action volontariste dans le domaine des soins palliatifs en France mais elle a très largement contribué à la mise en place des politiques publiques dans ce domaine.

Depuis exactement 10 ans, la loi reconnaît l’importance des soins palliatifs, permet le financement de réseaux de soins, la formation de bénévoles et, depuis 2005, une nouvelle loi (loi Léonetti) a fait évoluer les pratiques de prise en charge des malades et des personnes en fin de vie, dont les droits se trouvent considérablement renforcés.

La Fondation de France ne se satisfait pas de ces avancées, toutes remarquables qu’elles soient et, cette année encore, elle met en place un programme visant à la fois à développer « l’offre » de soins palliatifs (notamment en réduisant les inégalités territoriales) mais également à faire évoluer les mentalités (en diffusant plus largement « une culture palliative »).

Les lignes semblent bouger dans l’univers de la prise en charge de la douleur. L’une d’elles a sans conteste déjà été dépassée, celle de la résignation. Il en reste beaucoup d’autres pour ceux auxquels le temps de la souffrance paraît si long.

Soins palliatifs : l’opinion se transforme

Une étude en cours, pilotée par la Fondation de France, semble montrer que l’opinion des Français vis-à-vis des soins palliatifs est en train de se transformer. Les débats d’actualité qui se sont ouverts au cours de ces derniers mois ont semble-t-il favorisé la réflexion autour de la fin de vie et une meilleure compréhension du rôle des soins palliatifs. Les résultats détaillés seront disponibles à la rentrée.

Besoin d’en parler ? 0811 020 300 

Le 0811 020 300 (numéro Azur) est un service téléphonique national d’information, d’orientation et d’écoute sur toutes les questions relatives aux soins palliatifs et à la fin de la vie. La ligne, ouverte du lundi au samedi, de 8h30 à 19h30, apporte une aide pratique, psychologique, sociale et juridique.

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