Allergies : un congrès qui tombe à pic
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Paradoxe : alors que le nombre des allergiques explose, celui des allergologues ne cesse de baisser…

Si vous avez échappé au reportage sur les allergies aux pollens ces dernières semaines, vous étiez sans doute en vacances au Pôle Nord…C’est, si l’on peut dire, le marronnier par excellence.

Il faut dire que les chiffres sont impressionnants et pas seulement au printemps. Surtout, ils ne concernent pas que les rhinites allergiques. Toutes les autres formes d’allergies sont en progression : alimentaires, de contact… Elles touchent désormais plus d’un Français sur quatre.

Le Congrès Francophone d’Allergologie qui se tient à Paris du 22 au 24 avril aura d’ailleurs pour thème central le rapport entre les allergies et la vie moderne, suggérant bien qu’un lien de plus en plus évident existe entre les unes et l’autre.

Mais le succès de ce congrès, plus affirmé d’année en année (2 500 inscrits pour cette 10eme édition) ne doit pas masquer un paradoxe inquiétant : alors que le nombre d’allergiques explose, celui des allergologues ne cesse de baisser et les organisateurs de ce rendez-vous annuel des professionnels de la discipline ne cachent pas leurs inquiétudes.

Contrairement à une idée fort répandue, l’allergologie n’est pas en France une spécialité médicale. Le médecin allergologue est, soit un spécialiste d’organes (pneumologue, ORL, dermato, ophtalmo ou pédiatre), soit un médecin généraliste « compétent en allergologie ».

Du coup, les « allergologues à compétence exclusive » ne sont pas identifiés dans le parcours de soins, ne bénéficient pas des tarifs de consultation des spécialistes… et sont en voie rapide de disparition pour cause de retraite et de non-remplacement (2 050 allergologues exclusifs en 2015, 1 700 à l’horizon 2020).

La réforme en cours des études médicales permettra-t-elle la reconnaissance de l’allergologie et de l’immunologie clinique comme spécialité ? Il semblerait que l’affaire soit hélas mal embarquée.

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