Vaccins et cancers : de vraies avancées

Vacciner contre le cancer, les cancers, ne relève déjà plus de la science fiction avec la prévention du cancer du col de l’utérus. Sachant qu’un cancer sur cinq serait d’origine infectieuse – donc susceptible d’être un jour « vaccinable », les espoirs dans ce domaine ne relèvent décidément plus de l’utopie.

Si chaque victoire remportée sur la cancer constitue une avancée significative dans l’histoire du progrès médical, bien d’autres maladies sont concernées par l’offensive vaccinale.

Actuellement, près de 140 vaccins, tant préventifs que thérapeutiques, font l’objet d’essais cliniques, couvrant un large éventail de pathologies (diabète, paludisme, hypertension, psoriasis…). Mais, il faut reconnaître que c’est la cancérologie, avec 2/3 des vaccins en phase ultime de développement, qui concentre les espoirs les plus tangibles de nouveaux vaccins.

Vaccination : fashion week 2010

Pour notre cahier de tendances 2010, nous sommes allés chercher les vaccinations distinguées par le LEEM (Les Entreprises du Médicament) dans son bilan des avancées thérapeutiques, présenté fin janvier.

Au palmarès des laboratoires eux-mêmes, on trouve donc :

- Le vaccin contre la grippe A (H1N1), En réalité 4 vaccins sortis de 4 laboratoires différents et témoignant effectivement de la grande réactivité de l’industrie…

- Le vaccin anti-pneumococcique, qui protège les enfants contre les 7 types de pneumocoques les plus fréquents (70 à 90% des pathologies). Les pneumocoques causent chaque année en France au moins 150 méningites, quelques milliers de septicémies, des dizaines de milliers de pneumonies, des centaines de milliers d’otites moyennes, ainsi hélas que plusieurs dizaines de décès chez des enfants âgés de moins de 5 ans.

- Le vaccin contre les méningocoques

Trois vaccins contre la méningite viennent d’obtenir leur remboursement par l’Assurance Maladie à partir de cette année. Ces vaccins monovalents conjugués représentent une nouvelle génération de vaccins. Ils sont parfaitement identifiés par le système immunitaire des nourrissons dès l’âge de 2 mois.

Comment ça marche ?

L’objectif de la vaccination est de permettre au corps de provoquer une protection ciblée contre un agent infectieux bien déterminé. Il existe en fait deux familles de vaccinations :

La vaccination thérapeutique stimule le système immunitaire pour favoriser la production d’anticorps. Là, on cherche à aider un organisme déjà infecté à se défendre contre la maladie en restaurant ses défenses naturelles. C’est cette technique qui, espère-t-on, pourra notamment aider à lutter contre le Sida et le cancer.

La vaccination préventive vise à stimuler les défenses naturelles de façon à bloquer l’apparition d’une maladie. C’est évidemment cette vaccination qui charge notre calendrier vaccinal : plus l’arme préventive est au point, plus elle est utilisée.

Et pour la petite note…

Si les espoirs liés à la recherche sur un nouveau vaccin sont immenses, les investissements financiers, eux, sont colossaux : entre 500 et 800 millions d’euros, parfois en pure perte. Mais quand ça marche, Bingo ! D’autant qu’un vaccin, contrairement à un médicament, n’est pas génériquable…

Vaccin ROR et autisme : rien à voir

Publié en 1998 dans le Lancet, l’article qui avait dénoncé l’existence d’un lien entre le vaccin ROR (rougeole-oreillons-rubéole) et l’apparition de cas d’autisme est définitivement taillé en pièces par la même publication. En mars 2004, le Lancet avait déjà publié un éditorial de rétractation partielle dans l’indifférence générale. Douze ans après la publication de l’étude au parfum de scandale, cette rétraction ferme et définitive devrait mettre un terme à la polémique.