Consommation de médicaments
Champions du monde?
En matière de football, n’en parlons plus... En matière de consommation de médicaments, ce n’est pas tout à fait vrai… Mais pas loin. Analyse du match des vice-champions français. Catégorie pilules et gélules.
« Un médicament, ça ne se prend pas à la légère. Les antibiotiques, c’est pas automatique »… Au fil des années, les campagnes de sensibilisation se succèdent pour tenter d’enrayer une pratique, paraît-il bien française, la surconsommation de médicaments. Une sale manie, la conséquence d’un système de santé inadapté ? La faute aux malades, aux médecins, aux politiques ? En tout cas une réalité avec laquelle, c’est le cas de le dire face à l’augmentation chronique des dépenses de santé, il faut compter.
Le fait de consommer – parfois trop, c’est entendu – des médicaments, constitue-t-il en soi un signe d’addiction ou est-ce un facteur de risque supplémentaire pour des personnalités déjà fragilisées, face à la toxicomanie ? La classe thérapeutique à laquelle appartiennent ces médicaments détermine évidemment au moins une partie de la réponse car il est rare que l’on consomme un anti-cholestérol uniquement pour soulager ses bleus à l’âme…
Dormir ? Faut pas rêver…
Les hypnotiques (somnifères) et les anxiolytiques (tranquillisants) dont nous avons consommé plus de 122 millions de boîtes l’année dernière, sont les grands accusés du procès intenté à la « toxicomanie légale ». Et en matière de santé comme en matière de justice, la présomption d’innocence n’est pas toujours respectée !
Pourtant, lorsque les médicaments à base de benzodiazépines sont apparus dans les années soixante-dix, tout le monde, ou presque, reconnaissait que l’arrivée de ces molécules constituait une avancée déterminante. Les substances qu’elles permettaient de remplacer entraînaient d’ailleurs un syndrome de dépendance autrement plus sévère et des effets secondaires largement plus importants !
Aujourd’hui vilipendées, les fameuses molécules représentent toujours le traitement le plus efficace et le plus ciblé d’une série de pathologies. De là à être considérées comme la panacée, il y a évidemment un pas que l’on a peut-être eu tendance à franchir avec trop de légèreté.
Résultat, les traitements à base de benzodiazépines sont parfaitement adaptés pour passer le cap difficile d’un traumatisme fort ou pour effacer un trouble du sommeil passager (suite par exemple à un décalage horaire violent). En revanche, administré trop longtemps ou pour soigner un état de mal-être à répétition (voire chronique), ce médicament peut s’avérer dangereux, provoquer des problèmes de somnolence, mais aussi de dépendance.