Parcours de soins ou du combattant ?
L’annonce de la création d’un « parcours de soins coordonnés » avait suscité quelques craintes lors de sa mise en œuvre. En réalité, la révolution du caducée n’a pas eu lieu et l’on peut même dire que ce point majeur de la loi du 13 août 2004 n’est pas devenu un point de crispation.
Il est vrai qu’on craignait le pire : querelles d’experts à n’en plus finir pour changer les médecins « référents » en médecins « traitants », batailles de terrain pour ne pas ajouter de la paperasse administrative à l’exercice quotidien de praticiens déjà débordés, interrogations éthiques sur la pérennité du secret médical… Bref, l’horreur.
Finalement, pas ou peu de drames et un tel retard à l’allumage pour le Dossier Médical Personnel que la menace d’une surveillance – voire d’un « flicage » -informatique des patients et de leurs médecins s’éloigne à mesure que les nouvelles habitudes se prennent. Quant à la carte vitale 2, ses fonctions actives se limitent à l’ajout d’une photo d’identité destinée à lutter contre la fraude et à une puce électronique dotée d’une mémoire plus solide. De là à prétendre que suivre le parcours de soins coordonnés est un parcours de santé, il y a un pas. Alors, en route !
Médecin traitant, cheville ouvrière
D’abord, il n’est pas inutile de rappeler que chacun d’entre nous reste totalement libre du choix de son médecin et, bien entendu, de son médecin traitant. C’est loin d’être le cas partout (notamment en Angleterre, si souvent citée en référence sur d’autres sujets sociaux et économiques…).
Le médecin traitant est le praticien que tout assuré social – à partir de seize ans – doit désormais choisir pour entrer dans le «parcours de soins » (et ne pas risquer des remboursements plus bas). Le médecin traitant est le praticien que l’on consulte prioritairement en cas de problème de santé. C’est lui qui, si le besoin s’en fait sentir, vous oriente vers d’autres médecins, spécialistes ou pas, participe à l’élaboration des protocoles, fait la synthèse des soins prodigués et l’insère dans votre dossier médical. Un vrai travail de responsabilité et de coordination.
Les autres médecins auxquels votre médecin traitant vous adresse éventuellement sont nommés médecins « correspondants ». Selon les cas, ils répondront à une simple demande d’avis, assureront des soins programmés avec votre médecin traitant ou prendront en charge des séquences de soins spécialisés si votre état de santé le nécessite. A signaler que les malades souffrant d’une Affection de Longue Durée (ALD) sont soumis au dispositif du médecin traitant, exactement comme les autres assurés.