L’appel de la couette
Dormez, je le veux !!
« Dormir plus pour travailler plus »… Voilà un slogan qui fleure bon la réconciliation entre l’appel de la couette et la mobilisation laborieuse. Même les experts en santé publique sont d’accord. C’est dire !
Les chiffres vous endorment ? Profitez-en, au chapitre Sommeil comme en matière de n’importe quelle activité humaine, il en existe à foison. Hélas, ceux-ci inciteraient plutôt à la vigilance car figurez-vous que nous dormons de moins en moins et le lent grignotage du temps de couette auquel nous assistons commence à inquiéter nos dévouées nounous de l’autorité sanitaire.
En semaine, la durée moyenne de sommeil est passée au-dessous de la barre des 7 heures chez les adultes. Précisément 6h 58 vs 7h 50 le week-end selon le très soporifique Institut National du Sommeil et de la Vigilance (INSV) qui a découpé les Français en petites tranches. Un tiers d’entre eux (principalement les plus de 35 ans) dorment 6 heures ou moins en semaine et 17% pas davantage le samedi et le dimanche !
Je dors, donc je suis
Les modifications de notre rythme de vie ont été telles qu’en cinquante ans seulement, la réduction du temps quotidien de sommeil a été d’environ 1h 30. Sur une année, le déficit de sommeil est donc de… plus d’un mois et demi par rapport à nos besoins ! Rien que d’y penser, on retournerait volontiers se coucher.
Les chercheurs ont, depuis belle lurette, démontré l’intérêt d’un sommeil réparateur, notamment dans le cadre du travail. Avant et après les heures de bureau bien sûr… mais aussi pendant car il a été démontré qu’une courte sieste de 15 à 20 minutes suffit à maintenir la vigilance pour le reste de la journée. Dormir plus pour travailler plus… un rêve (pour certains).
Cette activité éminemment réparatrice nous est d’ailleurs utile pour à peu près toutes les tâches que nous accomplissons dès que nous sommes en phase éveillée. N’en déplaise aux grands gourous de la productivité, il n’y a pas que le boulot dans la vie et le manque de sommeil provoque bien d’autres catastrophes que la baisse du cash flow opérationnel ou la détérioration du résultat avant impôt. Ne pas dormir suffisamment, c’est multiplier de façon significative les risques d’obésité et de diabète, mais aussi d’affections cardiovasculaires, d’anxiété et de dépression.
Mauvais cycle et cercle vicieux
On connaît la réputation des Français en matière de surconsommation de tranquillisants et de somnifères. Certes, elle n’est pas totalement usurpée (pas de raison que notre capacité à dormir soit différente de celle de nos congénères étrangers), mais elle n’est pas non plus dénuée de fondement (dormir mal c’est vivre - très - mal).
S’il est parfois utile d’avoir recours à des aides médicamenteuses pour passer un cap difficile, il est évidemment indispensable de consulter son médecin. Combien de « tiens, essaye ça, tu vas dormir comme un bébé » transforment des amis sincères en casseurs de sommeil !
Dormir, c’est réussir une alchimie fragile nécessitant plusieurs phases à enchaîner en douceur pour que le sommeil soit ressenti comme réparateur. Au cours d’une nuit, 3 à 5 cycles de sommeil peuvent ainsi se succéder... quand tout va bien. L’insomniaque aura souvent l’impression de ne pas « avoir fermé l’œil de la nuit » en ratant une ou plusieurs marches de cette délicate échelle de Morphée.
Chacun y va volontiers de son petit conseil pour aider son prochain à éviter les nuits blanches. Tous sont sans aucun doute excellents mais, si l’on ne devait retenir que les principaux :