mots clé : Epidémies, pandémies, endémie, rumeurs, grippe aviaire, grippe porcine, grippe A-H1N1

Elles courent, elles courent


Epidémies, pandémies… ou rumeurs

Epidémie, crainte d’épidémie ou rumeur d’épidémie ? Pas facile de faire la différence entre réalité et fantasme, dans une société où l’on nous rabâche que « le risque zéro n’existe pas », mais où l’on rêverait de l’instaurer.

Hier encore, vache folle ou SRAS tenaient dans tous les media la chronique d’une mort collective annoncée… heureusement jamais constatée. Aujourd’hui, les grippes aviaires et porcines planent à nouveau au-dessus de nos têtes et caquettent dans nos basses-cours alors que le chikungunya et la dengue bourdonnent à nos oreilles comme les moustiques qui les transmettent. Comment naissent les épidémies ?

D’abord, grippe aviaire ou pas, il est indispensable de tordre le cou à un canard : le fameux « principe de précaution » est loin d’être seulement ce parapluie administratif sous lequel se presseraient  des armées de fonctionnaires apeurés. Grâce à lui, bien des catastrophes sanitaires ont pu être évitées… ou auraient dû l’être. Et si l’on reproche parfois aux scientifiques de crier désormais un peu facilement au loup, rappelons-nous l’époque pas si lointaine où leur silence était aussi assourdissant que leur absence de doute était coupable.

Deuxième cou de canard à tordre (quel acharnement !) : celui de la barrière des espèces. L’Histoire nous rappelle que bon nombre de viroses humaines étaient, à l’origine, des zoonoses, c’est à dire des maladies animales.


Barrière des espèces : ligne Maginot sanitaire ?

Les temps préhistoriques sont bien loin qui mettaient en contact avec des virus une population très réduite. A cette époque, pas de guerre épidémique… faute de combattants. Avec l’avènement de la révolution agricole, il y a 10 000 ans, l’homme et l’animal se sont véritablement côtoyés et la domestication a eu pour conséquence inattendue l’apparition d’affections virales nouvelles, jusqu’alors inféodées aux animaux.

Aujourd’hui, les certitudes qui prévalaient sur l’existence d’une barrière infranchissable entre les espèces animales et l’espèce humaine sont sans doute quelque peu écornées. Mais il ne s’agit pas pour autant de crier haro sur le baudet et de reporter sur d’innocentes bestioles tous les maux que l’homme transmet très bien lui-même à ses congénères !