mots clé : Chronobiologie, horloge biologique, chronothérapie

Chronobiologie

Avant l’heure, c’est pas l’heure…

« Avant l’heure, c’est pas l’heure. Après l’heure, c’est plus l’heure ». Que les spécialistes de la discipline veuillent bien nous pardonner mais cet adage est sans doute la meilleure définition de la chronobiologie. L’étude des rythmes de notre organisme et de leur répercussion sur notre vie.

La France qui se lève tôt… n’est pas obligatoirement la plus courageuse et celle qui se couche tard, pas forcément la plus enviable. Il n’est en effet pas nécessaire d’être un fin connaisseur des biorythmes pour savoir qu’il y a toujours eu des petits et des gros dormeurs, des amoureux des petits matins et des passionnés du clair de lune. Tout cela est affaire de tempo et l’on ne serait pas donc allé beaucoup plus loin que ce type de cliché si la science n’avait pas fait de la chronobiologie une discipline digne d’intérêt.

En réalité, nos horloges intimes régissent nos existences sur un registre quasi-militaire. Bien en phase avec notre environnement, elles nous promettent la belle vie : bon sommeil, digestion facile, vie sexuelle épanouie, descendance assurée, en gros des bonnes notes à l’école et un avenir professionnel comme personnel harmonieux ! Décalées, en avance ou en retard, elles nous gâchent l’existence : insomnies, ballonnements, pannes en tout genre, inattention et inadaptation…

Inutile d’en faire des tonnes pour montrer à quel point la chronobiologie pèse sur quotidien ? Pas sûr car, si quasiment toutes nos fonctions biologiques réagissent différemment en fonction des heures de la journée et de la nuit, de la saison et de notre âge, la chronobiologie demeure – presque – aussi méconnue qu’elle est passionnante. 

24 heures chrono

C’est une région de notre cerveau, l’hypothalamus, qui régule notre horloge biologique ou plutôt nos différentes horloges internes, mettant à l’heure et en phase les fonctions digestives, métaboliques, rénales, respiratoires, nerveuses, endocriniennes…

Aujourd’hui, mais cela n’a pas toujours été le cas, les autorités médicales sont unanimes à reconnaître la chronobiologie comme une discipline à part entière. Et pas seulement en termes de recherche car ses applications peuvent être extrêmement pratiques. Pourquoi, par exemple, l’infarctus du myocarde frappe-t-il le plus souvent vers 10 heures du matin ? Ni par hasard ni par fatalité : simplement à cause de la combinaison entre une tension artérielle et une viscosité du sang à leur maximum à ce même moment de la journée. Chez les sujets cardiaques, le traitement sera ainsi préférablement pris au réveil ou le soir au coucher si les médicaments ont une action à libération prolongée. Et il n’est pas besoin d’aller chercher dans le drame des exemples pour démontrer l’intérêt de la chronobiologie. Le plus évident est celui de l’aspirine dont on sait que, administrée le soir, elle sera considérablement moins agressive pour la muqueuse de l’estomac que le matin. Mieux encore : non seulement on constate une meilleure tolérance avec une prise vespérale, mais celle-ci se double d’une plus grande efficacité, grâce à la meilleure persistance des principes actifs de l’aspirine (comme d’ailleurs de tous les anti-inflammatoires non stéroïdiens) dans le sang.

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