Certes, personne n’a jamais vraiment compris ce que pouvaient représenter ces cinq portions quotidiennes censées nous éviter les pires tracas et faire descendre en flèche les facteurs de risque de cancers. Mais tout le monde a, en revanche, bien compris que notre consommation était de toute évidence trop basse et l’énormité même de l’objectif nous a convaincu qu’un effort était nécessaire et, à l’usage, pas si pénible que cela à produire.

Résultat, près de la moitié d’entre nous (en fait, 43%) avalerait bien quotidiennement ses cinq portions. Mais, lorsqu’il y a des convaincus, il y a aussi des réfractaires et ces derniers sont encore 35% à rester un peu ou beaucoup trop au-dessous de la barre du « nutritionnellement correct ».

Un peu de courage, les enfants !

Cela peut paraître d’autant plus surprenant que leurs parents semblent avoir pris de bonnes résolutions et s’y tenir, mais les enfants ne sont apparemment pas engagés dans le même cercle vertueux.

Chez nos rejetons de 3 à 17 ans, l’apport quotidien en fruits et légumes est même très insuffisant : à peine 20% d’entre eux satisfont au fameux repère de cinq et, pour 58%, on est encore loin du compte. Dommage, car si la pomme de terre n’était pas un féculent mais un légume, comme beaucoup croient qu’elle l’est, on exploserait les scores !

Il y a encore un sacré travail de pédagogie à mener auprès des catégories minimes, cadets et juniors et pas seulement du côté des fruits et légumes. Leur consommation en aliments complets (pain, riz et pâtes complets) reste en effet « marginale » selon Katia Castetbon, responsable de l’étude et les apports en fibres stagnent au niveau « insuffisant » .

Puisqu’on en est au chapitre Peut mieux faire, un petit détour vers les boissons et les produits sucrés n’est pas inutile. Là, on ne sent pas véritablement de mieux, même si les industriels de l’agroalimentaire ont considérablement élargi leur offre de « light », de « diet » et autres gammes à zéro sucre.

Les hommes à la traîne

Pauvres enfants : toujours eux qui prennent ! Mais, si l’on va chercher quelques différences significatives, c’est comme d’habitude entre hommes et femmes qu’elles sont le plus facile à dénicher. Exemple ? La consommation quotidienne de sel. Alors que la moyenne est tombée à 8,5 g, très près des 8 g recommandés, près d’un quart de la gente masculine en consomme encore plus de 12 g. Sans soute pour accompagner des féculents que les hommes absorbent en plus grand nombre que les femmes.

Tout n’est donc pas rose au pays merveilleux de la Nutrition, mais, comme disent nos hommes politiques, « les lignes commencent à bouger ». Et, à propos de ligne, une petite surprise : si 57% des hommes sont en surpoids contre 41% pour les femmes, c’est chez ces dernières que l’on compte le plus d’obèses : 17, 6% vs 16,1%. Pourtant, bonne nouvelle, hommes, femmes et enfants usent désormais sagement des matières grasses ajoutées : leur consommation est même parfaitement conforme aux recommandations nutritionnelles. Elle est pas belle la vie ?