Comment fait-elle ? Certains enseignants répondent volontiers « avec les moyens du bord », en suggérant ainsi que les moyens mis à leur disposition sont nettement insuffisants. En réalité, tout dépend du problème de santé qui se pose. Lorsqu’il s’agit d’un handicap physique ou mental, tout est mis en œuvre pour que la scolarité s’effectue dans un environnement le plus « normal » possible. Même s’il y a encore des ratés, le principe de l’intégration est désormais prioritaire.
Il est flou, Afflelou
En 2009, plus de 110 000 élèves en situation de handicap ont été scolarisés dans le premier degré et 52 350 dans le second degré. L'effectif des élèves accueillis a progressé de plus de + 4,5 % par rapport à l’année précédente.
Juste avant l’entrée des enfants à l’école primaire, les médecins et infirmières scolaires réalisent un bilan de santé. Celui-ci s’effectue à un moment propice au dépistage des troubles de la vision, cause majeure de difficultés d’apprentissage, et à la surveillance d’anomalies déjà connues.
Les résultats donnent à penser que cet examen permet de découvrir ou confirmer un nombre important de troubles non connus ou suspectés.
13 % des enfants présentent au moins une anomalie de la vision (à un œil ou aux deux yeux) connue avant l’examen, sans différence notable entre garçons et filles.
L’examen permet en outre de dépister un nombre important d’anomalies non connues avant le bilan de santé. Il conduit à des estimations totales de 8 % d’élèves présentant une hypermétropie, 8 % une acuité visuelle de loin inférieure à 8/10e, 4 % un strabisme et 5 % un trouble de la vision binoculaire.
12 % des enfants âgés de 6 ans portent des lunettes. Parmi ceux ayant une acuité visuelle de loin en deçà de la norme, quatre sur dix seulement en sont équipés. Ceci ne signifie pas que tous soient mal corrigés ; la sous-correction, surtout chez les jeunes enfants, est en effet une pratique fréquente, destinée à faire travailler un minimum l’œil présentant une anomalie.
Des caries à la dyslexie
Du côté des dents, on relève encore des différences notables, selon que l’école est ou non classée en Zone d’Education Prioritaire. Le pourcentage d’élèves présentant des caries serait près de deux fois plus élevé chez les enfants scolarisés en ZEP que chez les enfants scolarisés dans les autres zones.
Ces résultats, issus des relevés effectués par les services de santé scolaire contribuent donc à illustrer la persistance d’écarts sociaux dans la santé bucco-dentaire des enfants, écarts mis en évidence par les différentes enquêtes de l’Union française pour la santé bucco-dentaire depuis 20 ans.
Compte tenu de leur importance pour la réussite scolaire et l’insertion sociale futures de l’enfant, les troubles du langage font l’objet d’un plan d’action mis en place par le ministère de l’Éducation nationale et celui du Travail.
Une mesure de la prévalence des retards et troubles du langage montre que la manipulation des sons conduit, pour 86 % des enfants, à un score comparable à la norme. 14 % obtiennent un résultat inférieur à cette norme dont 3 % très inférieur, manifestant probablement un trouble. La proportion de filles se situant dans la norme est supérieure à celle des garçons (87 % contre 85 %).
Au total, 73 % des élèves sont considérés comme ayant à la fois un discours spontané satisfaisant et une élocution normale. Des résultats à rapprocher de ceux de l’échec scolaire qu’on nous assène en permanence : finalement, parmi les 27% d’élèves déjà un peu marginalisés en fin de maternelle, une bonne moitié s’en tirera au sein du système scolaire. Peut-être même grâce à lui. Allez savoir…