Des petits, moins. Des gros, autant

Alcool et tabac sont volontiers associés, non seulement parce que leur consommation l’est souvent à travers le profil classique « alcoolo-tabagique », mais aussi parce qu’ils bénéficient d’un même statut de légalité. Leur vente et leur usage sont certes réglementés, mais parfaitement licites. Leur sort paraît lié jusque dans les évolutions de comportement constatées : les Français fument et boivent de moins en moins. Cette tendance baissière, enregistrée depuis quelques années, est confirmée par les résultats du dernier Baromètre santé de l’Institut National de Prévention et d’Education pour la Santé (INPES).

C'est la consommation d'alcool qui enregistre la diminution la plus spectaculaire : entre 2000 et 2005, la proportion d'hommes buveurs quotidiens est passée de 27,8% à 20,3% et celle des femmes de 11,2% à 7,3%. Pourtant, derrière ce bon résultat global, "les usages problématiques d'alcool persistent", souligne l'INPES. Ainsi, 14 % des personnes interrogées déclarent au moins un épisode d'ivresse par mois et 9% présentent un risque de dépendance.

Côté tabac, le même mouvement semble se dessiner : si la part des fumeurs diminue (29,9 % en 2005 contre 33,1 % en 2000) – particulièrement parmi les femmes (-11%) et les plus jeunes (-41 % chez les 12-15 ans) –, en revanche, le nombre moyen de cigarettes fumées par jour passe de 13,9 à 14,8.

Ce sont surtout les petits fumeurs qui sont parvenus à arrêter, les plus dépendants étant toujours aussi nombreux à fumer… Ecrasante logique et lourd problème de santé publique.

L'écart se creuse d’abord entre hommes et femmes. Les "gros fumeurs", les "gros buveurs", comme d’ailleurs les accros aux drogues illicites, se recrutent d’abord dans la population masculine. Mais les différences se situent au-delà. Elles représentent autant de marqueurs sociaux qui posent une question fondamentale à tous les acteurs de santé : la prévention profiterait-elle d’abord à ceux qui en ont le moins besoin ?

Le tabac à l’isolement

On a beaucoup tergiversé, on a pas mal polémiqué, mais il semble quand même que la réglementation ait eu raison d’une des plus injustes causes de tabagisme passif, avec l’interdiction totale de fumer dans les lieux publics. Lobby pro contre lobby anti : le résultat du match est maintenant connu : ce n’est pas le gagnant habituel qui l’a emporté et on ne s’en plaindra pas…

Femmes enceintes : Bonjour les dégâts !

Plus de 25 ans après la célèbre publicité, tout le monde se souvient encore du slogan culte « Un verre ça va, trois verres bonjour les dégâts ». Aujourd’hui, les futures mères doivent savoir que les dégâts peuvent apparaître sur le fœtus dès le 1er verre. Dommage pour le slogan, mais en matière de maternité  un verre, ça va… plus.

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