Les ouvriers et tous ceux qui débutent très tôt leur journée de travail, sont aussi ceux qui déjeunent le plus hors du domicile. Bien obligés, leurs enfants suivent alors le mouvement.

En semaine, les horaires du petit déjeuner sont très concentrés, plus de 70% étant pris avant 9 heures. Les horaires des enfants sont les plus ritualisés puisque 26% d’entre eux sont pris entre 7h30 et 8 heures en raison des horaires homogènes d’ouverture des écoles.

Le weekend, le petit déjeuner est pris un peu plus tardivement, surtout chez les adolescents chez qui seulement 29 % des petits déjeuners sont absorbés avant 9 heures. Dans la majorité des cas, le petit déjeuner est pris 4 heures au moins avant le repas suivant. D’où l’importance de cette première prise alimentaire dont on comprend qu’elle doit être copieuse pour tenir le coup toute la matinée.

Tous ensemble, tous ensemble, tous…

Si le petit déjeuner reste aussi formel, c’est sans doute du fait de son importance d’un point de vue nutritionnel, mais aussi social. Il revêt un enjeu particulier pour le maintien du lien familial puisqu’il est souvent le seul repas de la journée pris en commun dans les familles où les deux parents travaillent.

Ainsi, 80% des enfants prennent leur petit déjeuner accompagnés. Les adolescents prennent majoritairement (51 %) leur petit déjeuner seul, en raison d’horaires décalés par rapport aux adultes.

Plus on est âgé et plus les petits déjeuners sont pris solitairement, et cela d’autant plus qu’on est du sexe masculin (21% des garçons de 3 à 12 ans, 58 % des adolescents). Prendre son petit déjeuner seul est également plus fréquent en milieu urbain : c’est le cas de 58% des adultes parisiens.

Maintenant que nous avons pu répondre à l’angoissantes question « comment petit déjeune-ton ? », empressons-nous de répondre à la plus essentielle, nutritionnellement parlant : que diable mange-ton le matin au réveil ?

Si nous avons levé quelques idées reçues, force est de reconnaître que le cliché du Français trempant sa tartine dans un bol de café est toujours d’actualité puisque 93% des petits déjeuners contiennent des boissons chaudes, 54 % sont composés d’une tartine, 41% contiennent du beurre et 27 % de la confiture ou du miel.

Recalés au contrôle continu !

Au contrôle continu du petit déjeuner, les notes ne sont malgré tout pas toutes au-dessus de la moyenne, loin s’en faut. A l’examen du jury Plan National Nutrition Santé, c’est même un festival de recalés !

Côté enfants, seuls 16 % des petits déjeuners contiennent les trois composantes recommandées : au moins un produit céréalier, un produit laitier et un fruit ou jus de fruit.

Il faut dire que, chez les adultes, on ne donne pas vraiment le bon exemple. Le petit déjeuner aux normes idéales ne représente que 11 % de l’ensemble. Pire encore : les petits déjeuners composés d’une seule boisson chaude constituent 15% des prises : peut-on encore parler de « petit déjeuner », eu égard à la faiblesse des apports énergétiques ? Ce n’est pas pour dénoncer… mais ce sont d’abord les hommes qui, en se contentant d’une seule boisson chaude sans lait (15% contre 8 % chez les femmes) désespèrent les nutritionnistes et les acculent quasiment au suicide quand, acceptant (pour 16% d’entre eux) d’avaler quelque chose, ils choisissent alors des viennoiseries.

Ne nous laissons pas atteindre par ces quelques nuages qui demeurent dans un ciel nutritionnel désormais quand même plus dégagé en début de matinée. C’est vrai, il faudra fournir encore quelques efforts mais, s’agissant de petit déjeuner, quoi de plus normal qu’il nous reste un peu de pain sur la planche ?