Les agressions sonores ne manquent pas. La majorité d’entre nous en sont conscients mais reconnaissent ne pas faire grand-chose pour y remédier. Ainsi, selon plusieurs études, 6 adultes sur 10 admettent écouter la musique ou la télévision à un niveau sonore élevé (et 100% de leurs voisins sont d’accord avec eux).

En prenant de l’âge, on perd naturellement de l’acuité auditive. C’est parfois lourdement handicapant mais évidemment sans commune mesure avec la surdité qui touche chaque année près d’un millier de nouveau-nés en France. Là, on assiste à de lourdes conséquences sur l’acquisition du langage oral et sur le développement socio affectif de l’enfant. Environ 40% de ces surdités sont sévères et profondes et trois quarts d’entre elles sont d’origine génétique.

Oeil pour œil

Accrochez-vous, ce ne sera pas long... vous allez voir.

Quitte à faire appel au cliché (!) absolu, admettons une fois pour toutes que l’œil fonctionne comme un appareil photo.

1 - La lumière passe d’abord par la cornée, traverse l’iris qui va ouvrir ou fermer la pupille en fonction de la quantité à filtrer jusqu’au cristallin.

2 - Le cristallin, comme le fait une lentille d’appareil photo continue d’infléchir les rayons lumineux et les inverse pour les projeter sur la rétine.

3 - Grâce aux photorécepteurs de la rétine, les rayons sont transformés en impulsions électriques.

4 - Petit travail des neurones et transmission au système nerveux central, puis au cerveau par les nerfs optiques (droit et gauche).

5 – Les messages sont transportés jusqu’au cortex visuel du cerveau qui se charge de remettre tout ça dans l’ordre et de former une image tridimensionnelle.

Après cette description odieusement simplificatrice qui ferait courir un risque d’infarctus à tout ophtalmologiste qui se respecte, en principe, quand tout fonctionne, on voit. On se repère, on lit, on se souvient de paysages, de visages, d’ambiances et, logiquement, on croit que la détection de la lumière est exclusivement réservée à la perception visuelle des images, des couleurs et du mouvement.

On se trompe, on se met le doigt dans l’œil : moins connue et surtout moins bien comprise que la vision consciente, la « photoréception non-visuelle » contrôle diverses fonctions comme le cycle veille – sommeil ou la synchronisation par la lumière de l’horloge biologique. Des études aujourd’hui très abouties, menées notamment par les chercheurs de l’Unité INSERM 846 à Lyon, ont récemment observé que notre environnement lumineux, qui change de l’aube jusqu’au crépuscule, génère un signal différent selon l’intensité et la couleur du spectre de la lumière. Ce signal est envoyé sans que nous en ayons conscience à notre horloge biologique et démontre que cette « perception non visuelle » s’adapte en permanence, de la même façon que notre vision perçoit les couleurs multiples d’un arc en ciel. On y voit plus clair ?

Touché, coulé

Imaginez une seconde que vous soyez, au sens propre du terme, insensible. Rien, aucune sensation : ni tactile (pas de reconnaissance des textures), ni thermique (c’est chaud, c’est froid ?), ni émotionnelle (ça fait du mal ou ça fait du bien...). La vie ne serait pas compliquée, elle serait tout bonnement impossible. Privé de système d’alarme, vous seriez en situation de danger permanent. On ne donnerait pas cher de votre peau...

Ce sens vital ne fonctionne que grâce à une série de capteurs logés sous notre peau : plus bio-ionique que l’Homme qui valait 3 milliards ! A chacun de ces mini récepteurs est affectée une tâche particulière : répondre à la chaleur, au froid, à la pression ou à la douleur. Certains sont même utilisés uniquement comme système d’urgence vitale, une sorte de Centre 15 cutané ! Entourés de tissu conjonctif, ils sont au plus profond de la peau (hypoderme) à la fois sensibles au froid, au chaud, à la pression et à la douleur.

C’est pourtant grâce au réseau serré de terminaisons nerveuses qui quadrillent l’extérieur de notre peau (épiderme) que nous transformerons les informations recueillies par les récepteurs sensoriels en influx nerveux électriques... et que le réflexe de retirer la main d’une source de chaleur nous évitera par exemple la brûlure du four ou de la bougie.

Si le toucher n’était qu’un sens de survie, on ne lui en voudrait déjà pas. Mais il se trouve que, beaucoup plus mystérieusement, c’est aussi un levier puissant de sensualité. Un gros câlin sans le toucher, forcément, c’est beaucoup moins bien !

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