Qu’est-ce qui fait que « quelque chose » va faire s’ébaudir Machin tandis que Truc restera parfaitement indifférent ? Mystère et boule de gomme. Pire : qu’est-ce qui fait que le même « quelque chose » qui fait rire le même Machin le lundi ne lui fera pas lever un sourcil le mardi ? Et le contraire pour Truc. Et sa femme. Et ses enfants…

La science est démunie, les chercheurs ne trouvent pas.

L’un d’entre eux pourtant, livre une hypothèse moins farfelue qu’il n’y paraît : Et si penser que l’on rit uniquement parce que quelque chose est drôle était une erreur fondamentale ? Le rire n’aurait même, selon le neurobiologiste Robert Provine, que peu de rapport avec l’humour puisqu’il est le plus souvent principalement utilisé pour favoriser les relations sociales et sexuelles : globalement, explique-t-il, Ce sont les hommes qui font rire et les femmes qui rient. Et les deux adorent  ça ! .

Le trait sexiste amusera ou pas mais l’exemple éclaire le propos de l’homme de sciences  qui conclut avec davantage de sérieux : Le rire ne sert pas prioritairement à améliorer notre système immunitaire. Pas plus que la marche n’est apparue pour renforcer notre capacité cardiovasculaire. D’accord, mais ça aide !

La gymnastique du grand zygomatique

Lorsque nous « éclatons » de rire, nos poumons expulsent une partie de l’air qu’ils contiennent à une vitesse dépassant les 110km/h. Nos cordes vocales, vibrent sous la rafale en formant des syllabes de 1/16è de seconde.  Attention, la gymnastique du grand zygomatique commence  comme une tempête!

Le diaphragme se contracte, le cœur accélère pied au plancher, la tension artérielle grimpe en flèche. L’épiglotte ferme le larynx à moitié et pas moins de quinze muscles faciaux s’activent sous la férule de leur leader incontesté, le grand zygomatique qui, en relevant nos lèvres à chaque coin nous donne le faciès si caractéristique du rieur. Notre tête se projette  vers l’arrière, notre buste vers l’avant, et inversement. Tout notre corps est secoué de mouvements saccadés et irrépressibles.

Hier, on disait qu’un fou rire valait un bon beefsteak. Aujourd’hui, si l’on sait qu’’il ne faut pas abuser de la viande, pas question de se restreindre côté rigolade : Du seul point de vue cardiovasculaire, 20 secondes de rire intense équivaudraient à trois minutes d’aviron ! Un adulte riant paraît-il une vingtaine de fois par jour, nous avons tous autour de nous des individus qui semblent ne vraiment pas aimer le sport…

Bienvenue au club !

Il fallait s’y attendre : le rire est sans doute le propre de l’homme… dont la seconde nature est d’organiser  ce qui semble ne jamais devoir l’être. Le rire n’échappe pas à la règle et, depuis une dizaine d’années, on voit  se développer des « clubs du rire ».

Comme on ne peut pas s’amuser de tout, c’est un certain Docteur Madan Kataria qui a fondé en Inde un drôle de mouvement très sérieux élevant le rire au statut de sauveur de l’harmonie universelle. Son approche, sorte de dérivé de yoga, connaît en tout cas un succès communicatif puisque plus de 1 000 clubs du rire sont aujourd’hui recensés de par le vaste monde.

Les clowns blancs de l’hôpital

Piou-Piou, Chic, Zouzou, Chou-Fleur : des docteurs au nom rigolo qui font partie du Rire Médecin. Une association fondée en 1991 par Caroline Simonds après avoir fait ses classes comme " clown-doctor "au Big Apple Circus - Clown Care de New York pendant trois ans et demi.

Issus du cirque, du théâtre et rodés au spectacle de rue, les clowns du Rire Médecin sont tous des comédiens professionnels formés au mime, à l'acrobatie, à l'improvisation, au jonglage, à la musique, au chant... mais aussi aux difficultés que rencontrent  les enfants et leurs familles dans les services de pédiatrie " lourde " comme la cancérologie…

Pour plus d'informations :
Rire Médecin
18, rue Geoffroy-l'Asnier
75004 Paris
Tel.: 01 42 72 41 31
Fax: 01 42 72 41 79
 

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