L’étude de la Fondation de France vient confirmer de façon spectaculaire ce dont chacun se doutait déjà mais que la crise vient amplifier : la diversification des réseaux qui nous protègent de l’exclusion sociale est en grande partie liée à notre situation économique. Développer son cercle amical, participer à la vie associative semblent devenir de véritables gageures au fur et à mesure que l’on s’approche du seuil de pauvreté : les personnes dont le revenu mensuel est inférieur à 1 000 € ont quatre fois plus de risques de se trouver en situation d’isolement que celles bénéficiant de revenus supérieurs à 4 500 €.

Les coups durs font les coups de mou

La vie n’est pas un long fleuve tranquille : ses remous et ses tourbillons entraînent souvent vers le fond ceux qui passent par-dessus-bord. Les coups de tabac que l’on essuie sont des classiques du genre : divorce, déménagement, décès, licenciement, maladie, handicap… Et rien n’interdit de cumuler !

C’est d’ailleurs l’addition des situations défavorables qui favorise et accélère l’exclusion dans des catégories de population que l’on n’aurait pas spontanément rangées parmi les plus menacées.

L’isolement, que l’on associe souvent  - et avec raison – au grand âge, n’en est cependant pas l’apanage. Loin s’en faut car le phénomène touche désormais 9% des 40 – 49 ans. Parmi les 4 millions de personnes en « situation objective d’isolement »,  25% ont même moins de 40 ans (50% moins de 60 ans).

L’isolement est d’autant plus difficilement vécu qu’il survient précocement. Ses victimes se désignent souvent alors comme responsables de la situation. Elles se jugent incapables d’intéresser les autres, de capter leur attention. Avec le temps, elles s’estiment « inutiles » : difficile alors de remonter la pente et de retisser le lien social.

Solidarité : la mobilisation se renforce

Est-ce, comme le prétendent les méchantes langues, parce que les Français estiment pouvoir un jour se trouver dans cette situation qu’ils manifestent intérêt et solidarité envers les personnes isolées ? Les résultats de l’étude sembleraient montrer au contraire qu’ils prennent aujourd’hui la mesure d’un phénomène dont l’ampleur concerne même ceux qui n’en sont pas du tout menacés.

73% des personnes interrogées par l’institut TMO jugent que la population dans son ensemble n’est pas assez attentive à la solitude de ses concitoyens et se montrent très critiques à l’égard des Pouvoir publics, estimant qu’ils ne sont pas suffisamment mobilisés sur le sujet.

Parallèlement, et dans les mêmes proportions (7 Français sur 10), le rôle des associations et des fondations est très largement reconnu, leur implication et leur action étant saluées à juste titre.

L’étude réalisée par l’institut TMO est évidemment riche d’enseignements pour tous et remet en perspective la réalité de l’état réel de notre société avec l’idée que nous nous en faisions.

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