Hou-hou, j’ai mal !

S’il faut la combattre lorsqu’elle se prolonge ou s’installe, il ne faut cependant pas  perdre de vue que la douleur est d’abord un signal d’alarme qui sert à repérer une agression et permet de réagir contre elle.

Il y a plusieurs familles de douleurs qui ne se classent pas en fonction de leur intensité mais de leur spécificité. Par exemple, en cas de douleur provoquée par une blessure, un message est immédiatement envoyé au cerveau pour l’alerter  (douleur « nociceptive »). La douleur peut aussi traduire une lésion du système nerveux lui-même (douleur « neuropathique »). Et on ne voudrait pas vous faire souffrir inutilement, mais il existe également d’authentiques douleurs, sans pour autant qu’il y ait lésion. Ce sont alors, soit des douleurs dont les mécanismes sont mal connus (douleurs « idiopathiques »), soit résultant de troubles psycho-pathologiques (douleurs « psychogènes »).

Femmes douillettes et hommes lavettes ?

La très officielle et reconnue Société Française d’Etude et de Traitement de la Douleur (SFETD) a livré, il y a presque deux ans déjà, un sacré scoop en matière de douleur et d’idée reçue : les femmes ont plus souvent mal que les hommes…

Attention, machistes revanchards, cela ne signifie pas qu’elles sont « douillettes », mais qu’elles sont effectivement plus fréquemment exposées que les hommes à la douleur. Cette différence, liée au genre (et pas au caractère !) commence à émerger dès l’adolescence et se poursuit ensuite dans la vie adulte.

La SFETD met en évidence une fréquence, une intensité et une durée des douleurs plus élevées chez les femmes que chez les hommes. C’est le cas par exemple pour les céphalées de tension, la migraine, les douleurs musculo-squelettiques.

Les femmes font en outre probablement preuve de davantage d’honnêteté – ou du moins de spontanéité – dans l’expression de leur douleur.

« Douillettes » ou pas, les femmes sont exposées à des douleurs auxquelles la simple appartenance à leur sexe les condamne inévitablement. Passons sur la migraine qui, sans être une maladie hormonale, les concerne très majoritairement (les trois-quarts des migraineux sont… des migraineuses) mais il est aussi des douleurs que les hommes ne connaîtront jamais : celles de l’accouchement par exemple.

Les soins palliatifs sont d’abord des soins

Avec la fièvre et la fatigue, la douleur est un des premiers motifs de consultation médicale en France. On pourrait égrener à l’infini les chiffres qui justifient la priorité que le traitement de la douleur réclame, notamment dans le domaine si important - mais si mal nommé -  des « soins palliatifs ». Ceux-ci ne sont pas, comme on continue à le croire trop souvent, uniquement les soins qui sont dispensés lorsque tout a été tenté et qu’il faut accompagner une personne vers sa mort. Plus largement, les soins palliatifs visent bien sûr à soulager la douleur physique, mais également à apaiser la souffrance morale de la personne malade et à soutenir son entourage.