Ce qui est terrible c’est que, chaque année, 500 enfants ne recommenceront pas la même bêtise et que leurs parents ne se pardonneront jamais « la vie courante » d’avant…

Tiens, les enfants grandissent…

Comme l’éducation au sens large, l’éducation au risque n’est pas un long fleuve tranquille et, en l’occurrence, la sanction peut être cruelle et immédiate.

La période la plus mobilisatrice pour les parents est bien sûr celle où l’enfant n’est pas encore en âge d’avoir véritablement conscience des interdits et du danger : grossièrement, entre 8 et 18 mois.

Au-delà de cette tranche d’âge critique - si la surveillance reste nécessaire - c’est l’explication, l’information, la relation qui construiront la responsabilisation, véritable ciment préventif.

Gardons-nous bien de céder aux sirènes de la surprotection car les familles couveuses sont loin d’éloigner le danger. Au contraire, c’est même en leur sein que surviennent la majorité des accidents.

Que ce chapitre, légitimement consacré à nos enfants, ne nous fasse pas oublier la réalité des chiffres : les accidents de la vie courante font beaucoup plus de victimes chez les adultes que chez les enfants. On peut même dire que ça ne s’arrange pas avec l’âge puisque les plus de 75 ans représentent aujourd’hui les deux tiers des décès par accident domestique.

Dangereux d’être jeune, risqué d’être vieux… la fenêtre de tir n’est pas bien large !

Plus dure sera la chute

La chute est l’ennemie jurée des plus de 65 ans. Selon une étude parue dans le Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire (BEH) de l’Institut de Veille Sanitaire (INVS), 84% des chutes ont concerné la population senior. A la clé, traumatismes crâniens plus ou moins graves et, classique parmi les classiques, la fracture du col du fémur si souvent annonciatrice de l’entrée dans la dépendance.

Le mauvais plan accidents

Voici à quoi correspond le (mauvais) plan du Do-Mi-Si-La-Do-Ré ou du Sam’suffy accidents domestiques. Garage, cellier et jardin, 25,4% des accidents. Cuisine, 15,4%. Séjour, 14%. Chambre, 10,9%. Salle de bains, 4,8%. Et pour relier tout ça, escalier, 8,7%.

Médor et Brutus ont la dent dure

Les terribles accidents survenus avec les rottweillers, american staffordshires, pitbulls et autres animaux classés dangereux (souvent à la place de leurs maîtres…) ne doivent pas faire oublier que chaque année, ce sont 600.000 morsures de chiens qui nécessitent des soins médicaux. Et dans le lot, bon nombre d’adorables teckels ou de délicats pékinois à bonne hauteur pour planter leurs charmants petits crocs dans le visage des enfants. A quand le permis chiouaoua ?

Chauffage : ça jette un froid

Pour se protéger de la foudre, on installe un paratonnerre. Pour ne pas risquer les cambriolages, on ferme sa porte et ses volets. Mais, pour éviter les intoxications dues au monoxyde de carbone (6.000 intoxications et 300 décès chaque année), il est indispensable de faire vérifier régulièrement les appareils de chauffage et de production d’eau chaude. En mauvais état, ils dégagent un gaz totalement inodore, invisible… et mortel.

Tout feu trop de flammes

Même si, chez soi, on n’a pas un œil rivé sur sa montre et l’autre sur l’extincteur, le chiffre a de quoi surprendre : un incendie domestique se déclare toutes les deux minutes et entraîne 460 décès chaque année ! Près d’une fois sur quatre, c’est une installation électrique défectueuse qui en est la cause. Les  sapeurs-pompiers (qui sont intervenus près de 100 000 fois sur des incendies d’habitation en 2006) illustrent la rapidité de propagation avec la comparaison suivante : pour éteindre un feu, il faut un verre d’eau à la première minute, un seau d’eau à la deuxième, une citerne à la troisième minute. Et à la quatrième minute, on espère que tout le monde s’en est sorti.

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