C’est cette réaction inflammatoire qui entraîne – dans les 20 ou 30 minutes suivant le contact -  les troubles caractéristiques de l’allergie dite « immédiate » : écoulement nasal, picotements, éternuements, larmoiement, etc.

En deux temps, trois mouvements

L’allergie « retardée » ne fait, quant à elle, pas intervenir d’anticorps. Elle correspond à la dermite ou « eczéma de contact ». Là encore, on assiste à un mécanisme en deux temps. Lors d’un premier contact, l’allergène traverse la peau et se fixe sur des cellules (appelées « cellules de Lagerhans »). Celles-ci accompagnent très aimablement l’allergène vers les ganglions lymphatiques où elles le présentent à d’autres cellules (appelées « lymphocytes »). C’est ici que l’organisme décidera du sort à donner à l’adversaire. Si la mobilisation est déclarée, la guerre éclatera en cas de nouveau contact et les lymphocytes afflueront vers la zone de combat allergique en y créant d’importantes lésions, généralement visibles entre 48 et 72 heures.

Immédiate ou retardée, l’allergie fait en tout cas de plus en plus de victimes. Cette année, on en comptera probablement entre 18 et 19 millions. Dans les 15 ans à venir, ce chiffre déjà impressionnant est appelé à exploser. Ca va moucher, ça va gratouiller, ça va chatouiller !

Si, ce n’est toi…

L'hérédité joue un rôle important dans l’allergie. Si l'un des parents est allergique, les enfants ont environ 40% de risques de le devenir également. Avec deux parents allergiques, le pourcentage monte à 80 %.

La faute à l’hygiène ?

« L’hygiénisme » n’est pas la lutte obsessionnelle contre les microbes. Au contraire. Etayé par bon nombre d’études scientifiques récentes, l’hygiénisme part du postulat que, pour se doter des armes lui permettant de lutter contre les infections, l'organisme a besoin dans les premiers mois de la vie de réagir au contact d'infections. Les bébés nés par césarienne et n'ayant pas été en contact avec les germes vaginaux auraient ainsi plus d'allergies. Il existe par ailleurs un lien entre asthme et prématurité.

Tests : timbrés ou piqués ?

Pour savoir une fois pour toutes si l’on est ou non allergique et à quoi, il est désormais très facile de recourir à des tests, pratiqués au cabinet du médecin.

Le prick-test (test épidermique) est la technique la plus utilisée pour les allergènes de l'environnement (acariens, pollens, poils d'animaux, moisissures, aliments…). Une goutte de chaque allergène est déposée sur l'avant-bras. Le médecin pique à travers la goutte : au bout de 20 minutes, on est fixé.
Le patch-test (timbre)  est simplement posé dans le dos. Il explore les manifestations cutanées, comme l'eczéma ou l'urticaire, et certaines conjonctivites dues à une réaction de contact (par exemple, lentilles, collyre…). Il faut attendre entre trente-six et soixante-douze heures pour avoir le résultat.