Tous ensemble, tous ensemble, tous…

Si le petit déjeuner reste aussi formel, c’est sans doute du fait de son importance d’un point de vue nutritionnel, mais aussi social. Il revêt un enjeu particulier pour le maintien du lien familial puisqu’il est souvent le seul repas de la journée pris en commun dans les familles où les deux parents travaillent. Ainsi, 80% des enfants prennent leur petit déjeuner accompagnés. Les adolescents prennent majoritairement (51 %) leur petit déjeuner seuls, en raison d’horaires décalés par rapport aux adultes. Plus on est âgé et plus les petits déjeuners sont pris solitairement, et cela d’autant plus qu’on est un homme (21% des garçons de 3 à 12 ans, 58 % des adolescents et 54 % des hommes adultes). Prendre son petit déjeuner seul est également plus fréquent en milieu urbain : c’est le cas de 58% des adultes parisiens.

Maintenant que nous avons pu répondre à l’angoissantes question « comment petit déjeune-ton ? », empressons-nous de répondre à la plus essentielle, nutritionnellement parlant : que diable mange-ton le matin au réveil ?

Si nous avons levé quelques idées reçues, force est de reconnaître que le cliché du Français trempant sa tartine dans un bol de café est toujours d’actualité puisque 93% des petits déjeuners contiennent des boissons chaudes, 54 % sont composés d’une tartine, 41% contiennent du beurre et 27 % de la confiture ou du miel.

Une hécatombe à l’examen PNNS !

Au contrôle continu du petit déjeuner, les notes ne sont malgré tout pas toutes au-dessus de la moyenne, loin s’en faut. A l’examen du jury Plan National Nutrition Santé, c’est même un festival de recalés !

Côté enfants, seuls 16 % des petits déjeuners contiennent les trois composantes recommandées : au moins un produit céréalier, un produit laitier et un fruit ou jus de fruit.

Il faut dire que, chez les adultes, on ne donne pas vraiment le bon exemple. Le petit déjeuner aux normes idéales ne représente que 11 % de l’ensemble. Pire encore : les petits déjeuners composés d’une seule boisson chaude constituent 15% des prises : peut-on encore parler de « petit déjeuner », eu égard à la faiblesse des apports énergétiques ? Ce n’est pas pour dénoncer… mais ce sont d’abord les hommes qui, en se contentant d’une seule boisson chaude sans lait (15% contre 8 % chez les femmes) désespèrent les nutritionnistes et les acculent quasiment au suicide quand, acceptant (pour 16% d’entre eux) d’avaler quelque chose, ils choisissent alors des viennoiseries.

Ne nous laissons pas atteindre par ces quelques nuages qui demeurent dans un ciel nutritionnel désormais quand même plus dégagé. C’est vrai, il reste quelques efforts sérieux à fournir mais, s’agissant de petit déjeuner, quoi de plus normal qu’ il reste encore  un peu de pain sur la planche ?

La grande histoire du petit déjeuner

L’histoire du petit déjeuner tel que nous le connaissons aujourd’hui commence au XVIIIe siècle avec la diffusion de l’usage du café et du café au lait accompagné de pain. Le terme de « petit déjeuner » apparaît lui-même au XIXe siècle lorsque se met en place l’organisation actuelle des rythmes des prises alimentaires en trois repas. C’est également au XIXe que se dessine un grand mouvement de réforme où l’on voit s’affronter différentes formules de petits déjeuners copieux et équilibrés avec l’association de céréales et de fruits. Ces nouvelles formules proviennent des pays anglo-saxons.