On le voit, les bénéfices de la chronothérapie sont à la fois importants et multiples. Cette discipline encore neuve (du moins prise en compte depuis peu) permet de rendre le médicament plus efficace et de réduire sa toxicité, donc ses effets secondaires. Deux bonnes raisons de soutenir la recherche dans ce domaine !

A table et au lit !

On nous le serine suffisamment : notre alimentation est notre premier médicament.

Est-ce à dire que, là aussi, on doive impérativement absorber nos cinq fruits et légumes quotidiens à heure fixe, notre poisson à un autre moment, nos œufs plus tard et nos pommes de terre plus tôt ? Presque ! La chronobiologie alimentaire étudie en effet de très près comment notre organisme utilise les aliments au cours de la journée. Certaines conclusions relèvent du simple bon sens populaire et tout le monde sait qu’il est préférable de manger à un rythme régulier chaque jour : trois repas pris à heures fixes, le plus calmement possible.

D’autres conclusions sont moins évidentes. Les nutriments ne sont pas assimilés de la même façon selon le moment de la journée et génèreront – ou pas – une prise de poids. Ainsi, les graisses ingérées le soir seront stockées par l’organisme, alors qu’elles seront, le matin, entièrement utilisées comme source d’énergie.

Les travaux les plus récents le démontrent aujourd’hui : végétaux, animaux ou humains, tous les êtres vivants sont soumis à des rythmes biologiques qui se répètent à intervalles réguliers dans le temps. Ce rythme est dit circadien (du latin circa, environ, et dies, jour) quand sa période est d’environ 24 heures.

Chez l'homme, l'alternance veille – sommeil obéit à ce rythme, contrôlé par son horloge biologique. Celle-ci tient sous sa dépendance d’autres horloges, contrôlant entre autres le rythme thermique du corps ou la synthèse d’hormones . Son dérèglement peut entraîner des maladies ou des troubles du sommeil. L’horloge circadienne est étonnante : alors que sa période est d’environ 25 heures, elle est capable de se synchroniser constamment sur l’alternance jour / nuit de 24 heures. Ainsi, lors d’un voyage France - Japon, le touriste conserve quelque temps son rythme circadien propre, subissant le décalage horaire, puis, généralement, son horloge circadienne se recale sur les nouveaux horaires de l’alternance jour / nuit. Vous avez lu cet article ? Bravo, avec BIEN SÛR Santé, vous avez pris le bon rythme.

Qu’est-ce que c’est que ce circ ?

Ce serait trop simple… La période d’un cycle vivant n'est pas égale à une unité de temps classique (24 heures, 1 an, etc.). Aussi le préfixe latin circa (qui signifie « autour de », « environ ») est-il utilisé pour désigner les rythmes biologiques : rythmes circhoraux (environ 1 heure), circadiens (du latin dies, jour) [environ 24 heures], circannuel (environ 1 an), etc. On parle de rythmes ultradiens lorsque la période est inférieure à 20 heures et de rythmes infradiens lorsqu'elle est supérieure à 28 heures. Voilà qui ne vous servira pas tout le temps, on est d’accord…

Les maladies ont leur rythme

Les maladies et leurs symptômes ne se manifestent pas au hasard dans la journée et dans l'année, mais prédominent à certaines heures et à certaines saisons. Des exemples ? Le Larousse médical en fourmille…

« Dans 70 % des cas, la crise d'asthme survient entre 4 heures et 7 heures du matin ; l'infarctus du myocarde frappe le plus souvent vers 10 heures du matin ; la mortalité par accidents cardiovasculaires prédomine, dans l'hémisphère Nord, en février-mars ; les perforations dues à un ulcère gastroduodénal culminent vers 17 heures. Le mécanisme précis de ces phénomènes est encore inconnu, car ceux-ci dépendent de plusieurs rythmes qui contrôlent les variations périodiques de la vulnérabilité de l'organisme. Ainsi, l'heure de la perforation de l'ulcère gastroduodénal est à mettre en relation avec les rythmes circadiens de la sensibilité de la muqueuse de l'estomac, des sécrétions d'acide et de celles de mucus ».